#45507
bzo
Participant

légère correction:

 

ô ma chair,

dans quel royaume, tu m’as permis de mettre les pieds,

de quel royaume glorieux, sans équivalent,

tu me permets de fouler le sol

 

je ne savais pas,

je n’aurai jamais soupçonné, un seul instant

que le désir pouvait à ce point régner,

pouvait à ce point, installer ses chapiteaux,

pouvait à ce point faire ce qu’il veut, dans un corps,

pouvait à ce point  prendre les commandes,

pouvait à ce point retourner comme une crêpe,

pouvait à ce point rendre les sens, complètement fous,

à ce point qu’il ne reste de moi, plus que de la jouissance,

plus qu’une mer déchaînée, heureuse, de sensations voluptueuses

 

à ce point, qu’il pouvait ne plus rien exister d’autre,  dans la chair,

qu’un camion pourrait lentement arriver sur nous,

qu’on le verrait et en même temps, on ne le verrait pas,

qu’on ne ferait rien pour s’écarter de la trajectoire,

qu’on ne bougerait pas d’un pouce,

pour que rien ne change, là, dans l’instant,

pour que cela continue de la même manière, là, dans l’instant

et tant pis pour les instants suivants,

tant que celui-ci s’étire, comme cela, encore un moment