#45683
bzo
Participant

l’abstinence d’éjaculation,

c’est le royaume du désir qui s’installe peu à peu en vous,

je veux dire,

il prend possession de votre chair,

il en fait ce qu’il veut, à la moindre occasion que vous lui donnez

 

ce matin au réveil, j’ai commencé à me caresser un peu,

mon corps ondulait sur le matelas, des contractions montaient,

mes cuisses faisaient frotti-frotta avec les génitaux,

enfin, mon habituel manège

 

tout ce passait très lentement, comme au ralenti,

ainsi, chaque sensation ressortait mieux,

était bien mise en évidence

 

et comme elles ressortaient, les bougresses,

chaque vague qui passait en moi,

me faisait comme monter en selle sur elle,

comme elle m’emportait

 

je ne vais pas écrire que c’était de la jouissance

car cela ne l’était pas, au sens habituel du terme

mais c’était tellement ineffablement bon,

qu’il n’existe pas d’autre mot pour qualifier ce que je vivais

 

disons, que chacune m’embarquait sur un train de félicité et de volupté

qui m’emportait  hors de moi-même,

me faisait partir corps et âme, quelque part,

dans un petit ciel privé, à moi

 

mon sexe, tantôt raide, tantôt mou, pleurait de joie,

un petit filet qui s’en écoulait, sur mon bas-ventre, sur mes cuisses

 

le yin s’exprimait tellement totalement en moi,

un doigt ou deux qui s’attardaient derrière,

jouaient avec ma petite crevasse, entraient, sortaient, s’enfonçaient,

se tortillaient, effleuraient, frottaient la peau intérieure, bien lubrifiée,

du beurre de Karité dont je m’enduis chaque soir avant de dormir

 

comme tout était bien gras, bien dérapant, là-dedans,

mes doigts s’en donnaient à coeur joie,

cela glissait tellement bien,

comme cela fouinait, comme cela fouillait,

“frottez bien, récurez, plongez, plongez,

mes petites souris curieuses”

 

oh mon bassin est tellement chargé,

mes cales semblent remplies d’épices exotiques, odorantes voluptueusement,

leurs parfums se mêlent en moi, envahissent toutes mes cellules,

comme je suis grisé d’un ailleurs incandescent,

à la moindre sollicitation sexuelle de ma part

 

ô ineffable, ô volupté,

mécanique langoureuse qui s’ébranle à la moindre occasion,

kaléidoscope de nuances de sensations,

sans cesse changeant, dans ma chair

 

je me laisse aller, je me laisse emporter,

le vent est partout dans mes voiles

et ma coque glisse légère, sans poids,

sur un océan de félicité