je n’arrête pas de jouir,
couché sur mon lit, tantôt en chien de fusil,
tantôt, tout droit, les jambes étendues, presque sans bouger
mes bras m’enserrant, m’enveloppant,
remuant à peine, juste m’enlaçant,
les cuisses, tout contre mes bijoux de famille, les pressant,
mais elles aussi, ne bougeant quasiment pas,
juste quand je change de position
ainsi, je fais monter lentement, tout lentement, des contractions,
la seule chose qui semble active en moi,
le mélange d’ondes génitales et prostatiques, immédiatement qui se forme
devient comme une irrésistible présence, vibrante et voyageuse,
montant en moi , comme un gentil obus obèse,
faisant fondre tout sur son passage,
provoquant des avalanches, des cascades,
des jaillissements, des tournoiements,
de soie, dans ma chair,
provoquant derrière mes yeux,
des averses drues, chaudes et scintillantes,
virevoltant comme prises dans des bourrasques de vent
dans la foulée, presque instantanément,
ma bouche, s’emplit d’un gémissement tellement dense et lourd,
qu’on dirait presque quelque chose de matériel, un instant,
mes entrailles s’adressent à mes oreilles,
leur susurrant, un message de stupre, d’ineffable volupté et de lascivité débridée
sperme sonore montant par jets réguliers, du plus intime de ma barbaque en feu,
se réintroduisant, un peu, dans mon cerveau, par les conduits auditifs,
rajoutant encore une couche, au mille-feuilles de plaisir qui consume ma chair
celle-ci, à nouveau,
est tellement imbibée, engorgée, d’énergie sexuelle accumulée,
résultat de semaines et de semaines, sans éjaculer,
que la moindre caresse, me fait frissonner de fond en comble,
semble comme un acte magique
bouleversant toutes les règles connues et reconnues, de l’humanité, depuis la nuit des temps
j’adore tellement cet état, tout devient tellement facile,
tellement dans l’excès et le dépassement, encore et encore, des limites,
c’est presque comme si je trichais
je ne pense jamais à d’autres corps quand je suis ainsi,
suis totalement automne, en circuit fermé,
avec le désir comme verdoyant,
ayant poussé ses branches et ses feuilles, partout
me sens, en action, tellement femme,
tellement femme avec un homme en elle,
me sens comme un cercle roulant, tournant, sans efforts,
s’auto- nourrissant,
tout entièrement de la nitroglycérine, prête à exploser
ne pense pourtant jamais à des vagins,
à ces lèvres délicieuses, au fond des petites culottes,
légèrement humides et s’entrouvertes
ni aux bites, à toutes ces hampes prêtes à se raidir, à s’engorger de sang,
aux glands, à ces friandises violacées, rougeâtres,
à gober et encore à gober jusqu’à ce qu’ils crachent leur jus dense et laiteux
qui dorment derrière les braguettes, avec leur léger parfum de pisse
tout cela, pourtant, est dans mes paumes, au bout de mes doigts,
installé dans mon anus, enroulé autour de mon sexe, emplissant ma bouche,
au contact de mes lèvres, de ma langue, de ma salive, de mes narines,
sous ma peau, y grouillant, y nichant
pas besoin de porno, pas besoin de photos,
vos sexes sont en émoi, partout en moi quand mon désir devient XXL,
c’est comme si je les avais engloutis, les avais subtilisés, au fil du temps,
empilés dans mes réserves, sans que personne ne s’en rende compte,
vos lèvres les plus intimes, mesdames,
vos braquemarts, prêts à se dresser, messieurs,
sont prêts à vibrer pour moi, à se mettre en action, pour moi,
à l’ instant-même où je les somme, que je les invoque,
que j’exige leur présence,
mon brasier est global, globalisant, interplanétaire,
envahissant instantanément tout sur son passage,
attisé sans limites par mon désir,
comme un vent impérieux qui ne connaitrait aucune barrière
parce que tout et tout le monde,
appartient au royaume infini du désir
que rien ne peut lui échapper,
je peux m’introduire partout,
je peux tout reconstituer, je peux tout ressentir,
je peux jouir de tout et de tout le monde