plaisir 100% prostatique, ce matin
couché sur le dos,
d’abord les bras passifs, sur les côtés,
juste des contractions, pour me chauffer,
sentir le petit soleil s’installer dans mon bassin,
commencer à rayonner
puis, avec titillement constant des tétons,
là, les choses sérieuses, peuvent commencer,
spasmes, tressautements, tremblements, soubresauts,
préfigurant envolée sur envolée
j’ai parfois l’impression que le massage prostatique,
est comme une locomotive avec ses wagons,
il s’agit de faire le accélérer de plus en plus
mais en faisant attention que s’il se met à vaciller,
de plus en plus sur les rails,
à ralentir un peu ce qu’il faut pour qu’il ne déraille pas
et puis on recommence à accélérer
dérailler, dans ce cas de figure, veut dire,
juste avoir des manifestations physiques, extrêmes,
du genre, spasmes, contractions musculaires, à vide, sans réel plaisir, ou si peu,
le corps disjoncte prématurément,
quand la tension sexuelle, n’est pas encore suffisamment puissante, explosive,
que l’orgasme n’est pas encore là
on freine un peu, on relâche la pédale d’accélération,
le convoi prostatique se calme, retrouve de la stabilité sur les rails
et c’est reparti
et puis il arrive un moment où tout cela n’a plus vraiment d’importance,
des ailes ont poussés, irrésistiblement, au convoi,
il a décollé,
il peut trembler, désormais, faire des tours complets sur lui-même,
il n’y a plus de rails, tous les fondements, toutes les assises ont sautés,
tout ce qui le rattachait à la pesanteur, toutes les règles, ont disparues
on ne roule plus, on survole,
on se détache de plus en plus dans les airs