assis à mon bureau, les pieds sur la table,
nu, comme à mon habitude, quand seul à la maison,
je laisse ma main errer lentement, au hasard, sur la peau
juste sentir cette chair chaude, sous les doigts,
presser, frotter, un peu, cette barbaque,
sentir comme elle est gorgée de vie, vibrante
je bouge les jambes,
ne pas se presser,
lentement, bien lentement, sortir de l’immobilité,
déguster le moindre détail,
ne rien rater du petit miracle qui se réalise, à chaque fois
cela semble être,
comme un exquis ballet de chaleur soyeuse,
qui se met en route, dans mon bassin,
goûter à toute cette volupté qui naît
à la fois,
tellement dense et tellement léger,
comme sensation
les essaims d’un bonheur fugace,
semblent générer leur propre ciel
où parader, un instant
tout le secret,
consiste en cette capacité qu’on acquiert, peu à peu
ou qui, peut-être, est innée, chez certains,
à communiquer avec son propre corps
commencer à sentir,
tout ce que cette main,
posée sur une partie quelconque du torse ou de l’épaule
a à nous proposer,
peut éveiller comme sortilèges,
en nous