ressentir son corps,
comme un interlocuteur à part entière, dans l’action
qu’à la fois, on respecte infiniment
et qu’on a envie de découvrir, toujours plus,
avec une avidité, sans limites
dont on a envie de se rapprocher,
de se coller à lui, de s’amalgamer à lui,
de se fusionner à lui, de se perdre en lui
dont on chérit les trésors, toujours plus,
éblouissement sans limites
le plaisir est comme le résultat fugace,
mais ô combien tangible, pendant un court instant,
d’un dialogue quasi incessant
que j’ai établi avec mon corps
il est mis en sourdine, en arrière-plan,
régulièrement, dans le cours de la journée
mais reprend de plus belle, à la moindre sollicitation,
comme s’il n’y avait eu aucun délai,
entre deux moments d’intimité,
aucune usure
mon corps m’appelle,
je le sens m’appeler,
que c’est fantastique de pouvoir lui répondre,
d’être capable de lui répondre,
au plus on est capable de le faire,
au plus il va vous appeler,
partners in crime
le hasard ou la chance, n’ont plus rien à voir dans cette histoire,
c’est devenu clair, désormais,
qu’il réagisse, ainsi, du tac au tac, à la moindre sollicitation,
c’est évident qu’il est, aussi, un interlocuteur, avide de dialogue,
avide de réagir à tout ce que je peux lui proposer
pour éveiller des sensations, de la volupté, de la jouissance
avide de divaguer, avide d’être emporté, avide d’être transporté,
avide d’être mis sens dessus, sens dessous
mon plaisir,
est comme une conversation intime,
une exploration, plein de surprises,
fomentée à deux, dans une alcove,
on devient un géant dans les bras touchent le ciel, par moments,
à d’autres, on s’envole sur un balai, on zigzague, par-ci, par-là,
on fait du rase-motte, on cueille des muguets, au passage, sans toucher terre
navigation libre entre les deux sexes,
le désir, en prenant de plus en plus de place, de plus en plus de consistance,
m’a fait briser, peu à peu,
toutes les frontières de mon genre,
pour laisser s’exprimer le plus librement possible
un entremêlement voluptueux, entre le féminin et le masculin,
dans ma chair, à travers mes muscles en action,
dans mes mouvements, mes gestes, mon positionnement dans l’espace
mes hanches flottent, ondulent, dansent, sans contraintes, librement,
mes mains se baladent, partout, partout,
reviennent inlassablement vers les seins,
ces délicieuses petites boîtes à musique
tout collabore en moi,
tout joue le jeu,
pas une once de mon être qui ne participe,
quel élan, mes amis, quel élan,
se sentir , ainsi emporté, sans rien laisser derrière,
sentir que tout est entraîné, que tout tourbillonne,
irrésistible sensation de communion voluptueuse,
irrésistible sensation de ne plus être
qu’un bouquet dansant de volupté et de jouissance, de la tête aux pieds