le désir fluctue et c’est bien,
certains jours, je pratique pendant des heures,
à ma manière, c’est-à-dire, en fractionné,
quelques secondes puis j’arrête,
je reprends quelques secondes ou quelques minutes après,
parfois j’arrête plus longtemps,
parfois je suis en mode mitraillette,
l’action se passe en rafales serrées, tous azimuths,
j’arrête, je reprend, j’arrête, je reprends
mais jamais d’éjaculation, donc,
un de mes secrets, c’est vraiment toutes ces énergies accumulées,
depuis des mois, à nouveau
c’est un trésor de guerre,
la puissance de la mer qui roule dans mes reins,
une caverne d’Ali Baba qui croit et qui croit, toute seule
qui fait que le plaisir semble constamment là, en moi, désormais,
à fleur de peau, comme mis en pause,
et il me suffit d’effleurer avec une cuisse, mon pénis ou mes couilles
ou bien de contracter légèrement, les muscles du périné
ou juste, même, me toucher la peau, quelque part,
avec une intention de plaisir
pour que cela redémarre, à pleine puissance,
là où j’avais arrêté la dernière fois,
une forme de jouissance ne me quitte plus,
semble constamment prête à m’envahir, de fond en comble,
au moindre signal
d’autres jours, c’est plus calme,
comme aujourd’hui,
alors, je prends, juste, une petite gorgée de plaisir, par-ci, par-là,
de temps à autre,
cela me suffit,
je me sens tellement bien, je plane un peu constamment,
la qualité des sensations est devenue telle,
leur capacité d’assouvissement,
d’apporter du contentement, de fond en comble,
qu’un rien me suffit, certains jours
c’est comme de brèves injections, d’une précision chirurgicale,
dans les profondeurs et en surface
qui se répand et me satisfait complètement, en un moment,
je me sens épanoui, après, pendant de longues minutes
une petite déviation lascive, improvisée, de l’épaule ou du bras,
de son cours normal, de son cours machinal,
un court moment,
juste pour sentir l’oiseau, plaisir, en son nid,
le sentir frémir un peu, de toutes ses plumes, à ma brève invite
ou alors avec la hanche,
debout, c’est souvent, avec la hanche que cela démarre,
je la laisse être envahie , un instant, de lascivité,
devenir capiteuse,
devenir une terre lourde, pleine de semence, à la germination éclair
je la laisse, un instant, nonchalamment, amorcer une dérive latérale,
un dérapage vers le côté,
en même temps que je me cambre un peu,
que mes épaules sont tirées vers l’arrière
et que je me sens envahi par une envie folle de poser les mains sur les seins,
de les frotter, de les presser, de les palper, quelques instants,
me sentir vibrer de fond en comble
mais je passe déjà à autre chose,
cela n’aura duré qu’une fraction de seconde
ou alors, je peux me mettre à jouer un peu plus longuement,
l’appétit vient en mangeant,
embrayer, démarrer plus sérieusement, un peu d’action,
commencer à me caresser la hanche ou le sein,
tout en me baladant dans mon appartement
m’arrêtant de plus en plus, un moment,
laissant tout mon corps, se mettre à vaciller sur place,
laissant le désir me transformer,
en un arbre bruissant de toutes ses feuilles
et aux branches dansantes, dans le vent
comme j’aime entendre mes gémissements,
ces bulles sonores de volupté qu’émette ma bouche
qui reviennent , un instant, dans mes oreilles,
y déposer un peu d’entrailles en chaleur, un peu de stupre,
un peu d’auto-stupre
comme c’est bon, le stupre,
le mot, déjà, est tellement excitant, je trouve,
stupre, stupre, stupre
sexe entrouvert et humide,
odeur vaguement de sueur, d’urine et de sécrétion intime
bouquet de parfums fauves, parmi les poils collant,
des plis et encore des plis, à explorer avec la langue
mais je divague, je fantasme,
pour le plaisir de sentir sa queue bien se raidir, se dresser, un instant
quand je bande fort
et que j’actionne les muscles du périné,
cela a un effet étonnant,
les ondes prostatiques semblent attirées par ma verge durcie,
viennent s’y ruer,
la parcourir comme un banc de poissons se déplaçant à toute vitesse
se mêlant tumultueusement aux ondes générées par ma verge turgescente, en réaction,
comme c’est bon
si je maintiens bien fort la contraction,
cela me fait bander toujours plus fort,
à un moment donné, dans cet état,
je commence à serrer et à desserrer, rythmiquement, les muscles du périné,
cela va faire dodeliner, doucement, mon petit braquemart chéri,
bien que sa tête, alors, aura tendance à retomber de plus en plus
comme cela s’affole de plus en plus, en bas,
cela devient rapidement comme une tempête d’ondes délicieuses
qui me fait gémir sans discontinuité,
oh mon cher corps,
comme nous nous amusons bien, ensemble