je bricole, je bricole,
je suis en train de me monter une énorme bibliothèque, en pin,
de 2m50 sur 2m55
dans mon petit appartement, ce n’est pas évident,
j’ai plutôt du bon outillage mais c’est la place qui me manque cruellement,
je fais cela par terre,
les meubles sont poussés le long des murs
enfin, ça a du bon , aussi, quelque part,
je dois constamment, m’asseoir, me relever, m’agenouiller, me coucher, même
et je ne rate pas une occasion,
de me frotter le cul et les couilles, contre le bois,
par terre quand je m’assois,
contre n’importe quoi, en fait qui vient en leur proximité
assis sur un panneau, comme c’est délicieux,
le contact de ce bois raboté et poncé,
comme c’est sensuel, comme c’est doux et en même temps, un zeste rugueux,
je me frotte longuement contre,
je suis envahi de frissons,
je balance mes hanches, en rythme, un peu,
le bois semble me répondre,
en m’injectant de bonnes ondes
je le fais, même, sans trop me rendre compte, la plupart du temps,
c’est comme une ponctuation naturelle, de mes faits et gestes, à la maison,
je respire de l’air par les poumons
et par le corps et l’esprit,
les deux tellement capable de complicité, de communion sensuelle,
même pour une fraction de seconde,
je respire du plaisir, je m’imbibe de volupté,
je me nourris du nectar des profondeurs,
qui vient se transformer, instantanément, en sensations délicieuses