pour reprendre le thème évoqué deux textes, au-dessus,
comment est-ce possible de basculer d’un plaisir prostatique
vers un plaisir en mode yin,
sans trop s’en rendre compte et sans rien faire de particulier?
c’est assez facile, en fait, pas besoin d’en être conscient, du tout,
le corps peut très bien le faire pour nous,
se charger de toute l’opération de basculement, de A à Z,
pour nous
bon, on s’en serait rendu compte
si on avait fait un peu plus attention, à ce qui se passe en nous
mais dans le feu de l’action,
on est de plus en plus excité, on est de plus en plus emporté
et on ne fait plus trop attention aux frontières,
aux signaux, aux barrières
et voilà, on se retrouve, tout à coup, en territoire inhabituel,
avec des sensations inhabituelles,
particulièrement fluides, riches, variées, voluptueuses,
qui semblent courir dans tout le corps,
on a basculé,
le féminin a monté en nous,
ses flots dansent, joyeusement, un peu partout, en nous
techniquement, c’est possible
car, finalement, plaisir prostatique et plaisir en mode yin,
se servent du même carburant,
les ondes féminines, en nous,
qui forment comme une sorte de nappe phréatique, inépuisable,
dans nos profondeurs
la différence fondamentales,
c’est la façon dont ces deux types de plaisir,
vont consumer ces ondes,
en mode prostatique, on va arriver à l’incandescence,
en restant en mode yang,
on va les consommer en restant , “homme”,
le plaisir prostatique, est un plaisir au masculin,
c’est essentiellement des orgasmes
des pentes qui mènent aux sommets
et qui en redescendent
une cordillère, quoi
qu’on fait pousser comme une plante en pot,
au début, on a juste un petit tas, avec un tout petit sommet,
une toute petite pente
et puis au fur et à mesure,
la petite pente devient grande, se démultiplie, aussi
et voilà, on se retrouve, si tout va bien,
avec l’Himalaya et toute sa chaîne de montagnes,
à grimper et à descendre, à chaque séance
alors que le plaisir en mode yin,
eh bien, on se laisse basculer sciemment,
on devient oublieux des frontières de notre genre, durant l’action,
non, seulement on va consumer les ondes féminines, en nous
mais on va les consommer au féminin
on va laisser nos hanches, se mettre à bouger
on va se caresser les seins,
comme si c’étaient ceux d’une femme qu’on touche
et de fait, c’est ceux d’une femme qu’on va toucher,
de la femme qui est en nous
qu’on a laissé monter ,
qu’on a laissé prendre les commandes
qu’on apprend, au fil des jours et des nuits,
à prendre les commandes,
de plus en plus totalement, de plus en plus complètement,
un noyau masculin, continue aussi d’être là, en service,
au service de ce qui le prend sous son aile,
pour s’envoler tellement plus puissamment
mon sexe se raidit à écrire ces phrases,
il aime bien aussi, cela,
ces moments-là,
il participe pleinement, autrement,
totalement autrement
mais il participe,
il génère des flots d’ondes délicieuses,
beaucoup, beaucoup, plus, en fait,
qu’en mode pénien
et cela dure tellement plus longtemps
en fait, il peut se raidir, même, en mode yin,
devenir dur comme de la pierre, un moment, mon petit braquemart joli,
sacré vaisseau, sacré destroyer, fendant les flots
chargé de toutes sortes de munitions,
ondes génitales, ondes prostatiques,
quelle mélange torride, quand il se dresse fièrement, gorgé de sang
mais empli, aussi, d’ondes prostatiques
assez simple à obtenir, enfin, chez moi,
quand je le sens avoir envie de devenir raide
et de se gorger d’ondes prostatiques,
je le laisse devenir épais et se dresser,
j’arrête toutes mes autres activités,
j’immobile les bras, le bassin
puis j’effectue des contractions des muscles du périnée
mais rien que cela
et c’est parti, mon sexe devient comme une artère surpeuplée,
grouillant de badauds qui s’entremêlent joyeusement
ça ne rate jamais,
comme c’est bon, comme c’est capiteux,
ma bite, pointant vers le plafond,
devient comme un radar à ondes prostatiques,
une éponge les absorbant
avec sa tête chercheuse, bien pourpre, comme pulsante
et puis à l’intérieur, cela vibre, cela frémit, d’ondes prostatiques,
s’emmêlant aux ondes génitales provoquées, en réaction,
quelle faune, quelle flore,
un vrai tableau tropical, ultracoloré, grouillant, grouillant, délicieusement
mais revenons-en au mode yin,
revenons-en à la petite fente, la fente jolie
la fente dédalesque, la fente sans limites
qui va nous pousser
à ses lèvres gorgées de soie
et tendues comme des cordes de guitare,
aux sonorités prêtes à s’envoler, par flots,
dans les airs de la chair,
prêtes à frémir, à trembler, de toutes ses couleurs
comme un pré de fleurs sauvages,
prêtes à frémir, à trembler, de toutes ses couleurs
comme les ailes d’un papillon géant,
prêtes à battre comme un coeur ardent,
un coeur-océan,
un coeur-océan de volupté
à un moment donné,
quand on commence à prendre l’habitude, de se lâcher, ainsi,
de passer en mode yin,
cela devient tellement facile, tellement naturel,
il n’y a plus qu’à se laisser aller,
on ne fait plus attention aux frontières,
juste, il y a le désir,
le désir qui se leve comme un grand vent en nous,
qui veut parcourir librement tout notre être,
se frayer un chemin jusque dans le moindre recoin,
le mobiliser, le faire participer,
lier tout cela, ensemble,
faire danser tout cela, ensemble,
complicité, communion, à tous les étages
le grand désir, tapi en nous
qui n’attend que cela,
de pouvoir déployer toute la splendeur irisée et écumante,
de ses vagues,
sans fin