l’orgasme a fini par déferler,
cela a pris une demie heure
mais l’explosion est là, désormais,
elle m’emporte comme un fétu de paille
je suis pantelant, haletant,
le souffle coupé, par moments,
encore deux ou trois doigts,
profondément enfoncés dans l’anus,
couché sur le lit, pas mal de travers, pas mal tordu, même,
les génitaux entre les cuisses, tout à leur manège, genre tango lascif,
les doigts de la main libre, s’affairant autour d’un téton
et puis, bien sûr, des contractions,
la totale quoi,
plus moyen de faire intervenir grand chose d’autre
je suis immobile, désormais,
goûtant à une splendide sensation de satiété, dans tout mon être,
ma tête continue encore de se balancer,
de gauche à droite, de droite à gauche,
je n’arrive pas à arrêter le mouvement,
aucune envie, en fait, de le faire,
c’est encore le rythme des vagues de la jouissance
qui déferlaient en moi,
il y a quelques instants
je dois avoir l’air d’un pantin désarticulé,
couché à plat, comme collé au matelas,
pantelant, haletant,
avec la tête qui se balance comme un métronome, sur l’oreiller
quelle divine sensation de paix, entre mes reins,
le calme après la tempête,
un calme majestueux, souverain,
le ciel est empli d’or, de nuages d’or
et le vent est une caresse tellement tendre