cela faisait deux jours
qu’il n’y avait plus rien eu dans la chaumière,
plus aucune activité sexuelle,
je laisse faire, je suis bien, pas de pression,
aucun besoin urgent à satisfaire
le volcan est au repos,
c’est totalement oublié, cela n’existe plus, pour l’instant,
quand il n’y a pas une excitation artificielle,
éveillée et entretenue par du porno,
cela peut arriver,
le désir est un cycle,
le désir, c’est la mer,
ses tempêtes, ses calmes, sa vastitude
mais là, ce matin, c’est revenu,
debout, dans la cuisine, appuyé contre le bord du plan de travail,
sans même m’en rendre compte, les premières secondes car je rêvassais
je me suis mis à me caresser,
mes doigts, mes paumes, tournaient lentement autour de mon bassin,
les hanches se sont mises à bouger,
les cuisses à se frotter, à se frotter, contre les génitaux
le yin m’en envahi, instantanément,
de la tête aux pieds, jusqu’au plus profond de moi-même,
comme c’était bon,
quelque chose s’est tellement délié en moi, s’est tellement libéré en moi,
s’est tellement ouvert, tellement déployé, tellement répandu,
sublime contagion sensuelle, sensorielle, émotionnelle, dans tout mon être
c’est une redécouverte totale, ainsi, à chaque fois,
“oh mais de quoi je suis capable, dis donc,
toute cette chaleur velouteuse, ondoyante, sous la peau, soudainement,
jusqu’au plus profond de moi-même,
c’est incroyable, c’est magique,
qu’est-ce qui s’est passé, qu’est-ce qui se passe”
mon corps est redevenue une fleur capiteuse en train d’onduler
et moi avec,
dans quel bal sublime,
tout à coup, ma chair et mon esprit, se sont engagés,
m’entraînant avec eux,
le monde n’est plus qu’ondulations érotiques,
l’air est empli de gémissements,
mon sexe, d’ondes,
c’est comme s’il y avait une bouche posée dessus,
qui voyage tout le long, sur le gland, sur la hampe,
promenant la pression divine, affolante, de lèvres
mes seins,
semblent deux soleils dardant des rayons chaleureux, sous les doigts
et quand je fais monter une première contraction,
ah, bon dieu,
mes entrailles semblent fondre, devenir liquides,
soyeuses mais à un point,
c’est à en pleurer de bonheur,
je voudrais que cela ne s’arrête plus jusqu’à la fin des temps