le lien entre le corps et l’esprit,
est instantanément rétabli
quand on parvient à s’immerger comme il faut,
dans certaines activités
dans certaines,
cela va plus facilement que dans d’autres,
ainsi, le sport, ah le sport…
il peut offrir de tellement grands moments de communion,
entre le corps et l’esprit
chacun a connu cela, plus ou moins, des moments pareils,
par exemple, en courant sur de très longues distances,
parmi les arbres, dans la forêt (mon cas)
le soleil, le vent, accompagnant,
on se sent bien, on se sent libre,
on communie avec soi-même, avec la nature,
le corps et l’esprit se trouvent tout naturellement,
dans ces moments-là
le sexe devrait aussi,
devrait même offrir les plus sublimes, les plus grandioses,
de ce type de moments
où le corps et l’esprit, sont en parfaite adéquation,
communient
mais ce n’est pas souvent le cas
et pourtant c’est la base
pour tout vrai moment ardent,
authentique, puissant, riche,
la seule véritable piste de décollage
vers des extases supérieures,
dans toutes les pratiques,
des plus conventionnelles,
aux plus exotiques, aux plus extrêmes
que le corps et l’esprit se trouvent, communiquent
sans que l’intellect, constamment intervienne,
que l’instinct puisse s’exprimer,
que les pulsions puissent s’exprimer,
que le désir puisse s’exprimer,
que tout ce que nous avons au fond de nous,
puisse s’exprimer
tout cela ne peut se faire, je me répète
que si le corps et l’esprit se trouvent,
se rencontrent, se lient quelques instants,
il faut arrêter de réfléchir à un moment donné
et se lancer,
faire confiance aux capacités de son corps,
faire confiance aux capacités de son esprit,
faire confiance à ce que les deux peuvent se trouver
et se débrouiller sans notre toute puissante réflexion,
les deux, comme en roue libre, sans personne au gouvernail
je ne parle pas ici de vitesse, d’empressement,
ce serait même plutôt le contraire,
une lenteur assumée sied bien à une exploration approfondie, méthodique
mais néanmoins spontanée,
ne suivant que son désir
la lenteur arrive tout naturellement,
avec l’augmentation de nos capacités à nous écouter,
pour s’entendre, s’entendre vraiment,
il faut être attentif , très attentif, vers l’intérieur,
la vitesse , c’est du bruit, beaucoup de bruit, la plupart du temps
qui nous empêche de nous entendre réellement,
alors on court au hasard, juste,
comme un poulet dont on a coupé la tête
on mange un plat de haute gastronomie,
à toute vitesse, sans en déguster le raffinement, la richesse, des nuances de saveurs,
les rapprochements savants et audacieux des ingrédients,
non, on engloutit à toute vitesse,
on se goinfre comme à grandes pelletées