#48950
augnat
Participant

Plusieurs d’entre vous décrivent des modes de vie – seul, à deux mais seulement le week-end, à la retraite – qui leur permettent de pratiquer très régulièrement, parfois tous les jours sur de larges plages horaires, et je vois bien la construction intime qui se forge dans le rapport au plaisir, avec son corps, jour après jour, avec soi-même.

Ce n’est pas mon cas, et j’ai l’impression que je dois régulièrement négocier et planifier ces moments d’intimité avec moi-même, ce qui je suppose enlève une partie de la spontanéité – bon, je travaille à la qualité des moments fugaces volés çà et là -, et surtout il y a de longues périodes sans possibilité de pratiquer, ou en tout cas trop longues à mon goût, pendant lesquelles j’ai l’impression de perdre une partie de ce que j’ai accompli et assimilé pendant la période d’activité précédente. Or ces choses-là sont un peu impalpables puisque c’est surtout en termes de sensations et de dialogue intérieur que ça se joue.

Il me semble que le plus grand frein à la qualité de mes séances vient d’une forme d’impatience et je sens que je dois travailler à ne pas vouloir tendre à tout prix vers l’orgasme énergétique fabuleux avec un minuteur dans la tête, mais à réussir à me laisser porter par les vagues de plaisir à la place par cette partie de mon corps qui sait. La qualité plutôt que l’intensité. Je ne dois pas me plaindre, je sais à quel point les blocages peuvent être importants avec cet état d’esprit et ce n’est pas mon cas… Plusieurs fois ces jours derniers, la stimulation des ondes péniennes a été contre-productive car trop liée à l’idée de vouloir tout tout de suite. Il faut avoir une heure, deux heures, devant soi, et être prêt à s’accueillir. J’y suis parvenu tout-à-l’heure, au moment où je pensais être sur un plateau descendant, je me suis levé pour aller me rhabiller pour mettre fin à la session. Mon esprit est parti, petit black-out, je ne sais pas trop comment je me suis retrouvé à nouveau accroupi sur le lit à accueillir les sensations que ce qui précédait avait contribué à ouvrir. Ça venait de partout, les jambes, le dos, les hanches, je n’avais qu’à me laisser porter, sans forcer quoi que ce soit, en transe, oui, en transe. Et mon corps m’a offert ça, et je l’ai embrassé doucement, sensuellement. La qualité plutôt que l’intensité, quand j’arrive à faire taire cette petite voix qui veut de l’intensité à tout prix, qu’est-ce que c’est bon… Ooooh que j’aime cette sensation dans les bourses aux confins du plaisir et de la douleur…