#49340
bzo
Participant

au fond, tout cela tient avant tout,
enfin, dans ma façon de pratiquer,
à apprendre à ressentir, à percevoir,
ce qui se passe dans son corps

tellement de choses y arrivent constamment
sans que nous n’y fassions vraiment attention,
tellement, tellement

apprendre à ressentir, à percevoir
ce qui se passe dans son corps,
c’est apprendre à l’écouter
et à apprendre à l’écouter,
c’est à apprendre à se connecter à celui-ci

quand je me mets en action,
je me connecte juste à mon corps,
et puis je libère le désir comme un animal sorti de sa cage,
je me laisse envahir par celui-ci,
je deviens son pantin, sans restriction aucune,
je me laisse entraîner par son flot,
dans tous les gestes, tous les mouvements,
toutes les actions diverses et variées, possible

devenir capable de percevoir
la moindre activité dans son être physique,
depuis l’intérieur,
c’est être au bord, déjà, d’une constante et changeante volupté,
d’une douce extase d’être dans de la chair chaude, vivante,
avec son réseau dense de nerfs prêts à entrer en action à tout moment,
de vibrer au fil des instants d’être en vie

comme un doux ronronnement de chat en nous,
d’être là dans l’espace et le temps,
à nous consumer comme une chandelle vacillante

tous nos gestes, tous nos mouvements,
touts nos positionnements dans l’espace,
leur évolution sans que nous y fassions attention,
tous les effleurements, le moindre contact,
le moindre petit déplacement de la moindre partie de notre corps,
la moindre petite contraction de muscle, n’importe où, dans notre être,
même le vent, les rayons du soleil, les odeurs, tout autour

l’espace en trois dimensions dans lequel nous sommes plongé,
occupé comme une scène de théatre par les êtres et les objets
qui semblent débiter dans l’invisible, entre eux,
comme les dialogues d’un scénario mystérieux,
non-écrit, non-traduit, non-compréhensible
mais exprimé malgré tout, quelque part

tout cela est sexuel fondamentalement
ou du moins, soyons plus précis,
a la capacité de nous émouvoir,
de nous troubler, de nous faire frémir, de fond en comble,
si on y fait attention comme il faut
si on y accorde toute l’attention que cela mérite,
si on se met dans les bonnes dispositions,
avec la bonne attitude mentale et physique

se laisser déstabiliser radicalement, désenclavé, déraciné,
ne plus avoir aucun appui, aucune frontière,
ne plus rien retenir, se laisser totalement entraîner
ne plus faire attention à aucune limite,
être prêt à s’offrir tout entièrement,
être prêt à se prendre tout entièrement

nous ne sommes que circulation d’énergie,
c’est cela être en vie
et qui dit circulation d’énergie,
dit potentiel de maelstrom de sensations, d’émotions, d’extases,
à vivre à tout moment

une caresse, cela peut grandir, grandir,
devenir quelque chose de géant
et moi, je peux,
ne plus être qu’une toute petite chose,
entraînée par elle, au hasard,
faisant irruption dans la cour des miracles

une hanche d’homme,
c’est fait pour abriter tout autant de volupté
que la hanche d’une femme
et son sein, tout autant de chaleur
et leur sexe est double, à l’un comme à l’autre,
à la fois fendu, profond, accueillant, élastique et souple
et aussi, capable de se redresser, gorgé de sang