il y a des jours
où juste plonger le bout des doigts de pied dans la mer,
m’éclabousser un peu les jambes,
me suffit
d’autres jours,
j’ai besoin de m’immerger complètement,
de plonger encore et encore, de m’attarder sous la surface,
ne plus du tout sentir le rivage, non,
d’être enveloppé entièrement dans la majesté soyeuse des vagues
aujourd’hui, donc,
c’était jour de timide trempette
et encore, de temps à autre,
présence constante, pourtant , du désir
complice plus que jamais
mais en veilleuse
de temps à autre,
de petits moments de volupté, tout de même, donc,
à chaque fois, c’est tellement irréel,
ainsi, de part la raréfaction,
ces brèves irruptions dans la chair
j’en oublierai de respirer,
la beauté de la volupté est stupéfiante,
par moments, je constate,
une oeuvre d’art suprême, majeure, à consommation personnelle
qui s’est érigée d’elle-même,
un instant, qui s’installe, prend ses aises,
met sans gêne les pieds sur le canapé,
laisse tomber les cendres de son cigare, partout sur la moquette
et déjà, s’est évanoui en fumée,
avant même que j’ai pu commencer
à distinguer plus distinctement les traits du visiteur
l’illusion était parfaite, vécue de fond en comble,
les règles, comme toujours, totalement bouleversées,
le ressenti, devenu comme une norme sacrée, un instant,
un véhicule de transcendance et de pure animalité,
une respiration, de part en part, de tout mon être