hier soir, j’ai joui longuement, longuement, par terre, sur mon tapis de yoga,
mes gémissements étaient d’une telle douceur, mais telle
que j’en avais l’impression que des fleurs s’envolaient depuis mon cerveau
pourtant à la fois, c’était d’une telle violence,
tellement tellurique
mais mes gémissements semblaient n’en refléter que l’autre aspect,
l’aspect délivrance, l’aspect envol tout en douceur,
comme si un ascenseur hydraulique m’emportait vers les cieux
dans mes entrailles, en tout cas, cela s’arrachait, cela se déchirait,
l’animal en moi éructait, se cabrait, faisait des bonds
mais par ma bouche, une longue et interminable plainte tellement douce,
oh quelle mélodie emplissait mes oreilles,
on aurait dit les gémissements d’une sirène
voulant couvrir le monde entier de fleurs colorées
un sacré bon moment,
cette douceur dans ma voix,
était tellement totalement irréelle,
semblait parvenir d’un autre monde,
à des années-lumière de moi-même