Je ne sais pas trop pour quelles raisons je n’ai pas pris la peine d’écrire pendant un mois. Ce n’est pas le manque de nouvelles expériences, non. Mais c’est vrai qu’en ce moment je suis plutôt sur un plateau. Un plateau bien plaisant.
privilégier la qualité, plutôt que la quantité,
sans doute le fait que tu ne peux pas pratiquer suffisamment régulièrement,
a de l’influence là dessus,
ne favorise pas le développement d’une stabilité,
d’une consistance à toute épreuve
Je ne comprends pas ce que tu veux dire par là. Je ne sais pas si on a la même chose en tête à propos des mots que j’utilise, je peux peut-être expliquer comment se déroulent mes sessions en ce moment.
À moins que mes sens soient déjà en feu au moment de démarrer, je commence plutôt calmement, allongé sur mon lit, sous une couverture, en caressant doucement mes bourses. J’adore la sensation de plaisir qui s’y associe, qui s’accompagne d’une pointe de tension un peu en-deçà de la douleur et qui s’irradie vers les jambes… pendant de longues minutes, je bouge le bassin de droite à gauche, les jambes, je laisse courir mes mains lentement au gré des envies, je reste concentré sur le plaisir doux qui se diffuse selon son propre rythme, j’essaye de tirer, parmi les sensations qui me sont maintenant familières, celles qui sortent de l’ordinaire, qui sont nouvelles, qui étaient peut-être présentes mais qui m’avaient échappé. Le plaisir monte lentement, ça peut durer vingt, trente, quarante minutes, je ne force pas, je laisse venir, et je sens que mon corps est prêt quand mes mains commencent à s’aventurer en haut de mon corps, le visage, la bouche, la nuque, sans que j’aie l’impression que ce soit pour forcer quelque chose. En général, à ce moment-là, je commence être dans un état psychique différent, à me mettre à ne faire qu’un avec le plaisir que j’arrive alors à complètement accompagner.
Quand j’arrive à ne pas vouloir forcer un orgasme – il peut bien sûr y en avoir un qui arrive en début de session comme ça, au détour d’un massage du périnée, mais je l’accueille comme un pic audacieux au milieu d’une lente montée en puissance – c’est à ce moment-là que la marmite se met véritablement à bouillir et que mes petits mouvements se mettent à avoir de grands effets, ce sont de grandes vagues, espacées les unes des autres de plusieurs minutes où parfois je crois que tout est retombé alors qu’il n’en est rien, l’eau se retire simplement dans un endroit où je n’ai pas accès pour se préparer à déferler à nouveau, plus fort, plus complètement, plus longtemps que la fois précédente. Et lors d’une session la semaine dernière – c’est nouveau – qui a duré près de trois heures – ça aussi c’est nouveau – j’ai senti quel était cet ultime séisme, je l’ai senti venir, ça a duré de longues minutes au cours desquelles mon corps était indécis, il cherchait la porte par où sortir et m’emporter, et je n’en pouvais plus de ce plaisir qui était là, incroyablement bon, et menaçait de m’emporter totalement, et cependant ne venait pas complètement, attendait son heure, attendait le bon endroit, le bon moment. Et il m’a surpris en venant de la nuque, finalement, là où je m’escrimais sur mes jambes depuis de longues minutes.
j’ai eu une période comme cela, une fois que cela commençait à vraiment bien aller
où j’étais devenu un accro aux orgasmes,
le plus possible et le plus fort possible,
des heures durant, des dizaines et des dizaines,
avec très régulièrement des super O
J’ai eu ça aussi, vers mes débuts. Je me mettais sous la douche, et juste en me savonnant le corps, j’étais pris d’un orgasme qui me pliait en deux. Bon, ça ne durait pas des heures et des heures pour moi, mais c’est à cette période que j’ai eu peur deux ou trois fois de faire une crise cardiaque tellement ça me laissait ankylosé. Je ne dis pas que ça ne reviendra pas, mais ça m’intéresse moins. Mais même avec cette patience accrue, je reste quand même avec l’envie d’orgasmer et si d’aventure je reste toute une session sans arriver à ce point culminant, je me dis que j’ai manqué quelque chose. J’essaye de me réserver des petits moments pour ça plus régulièrement en ce moment, une discrète petite ondulation du bassin de temps en temps pour maintenir mon corps en éveil.
Bon je m’apprêtais à mettre un point final à ce message, quand j’ai eu un orgasme énergétique très doux, et très long. Des sensations diffuses dans tout le corps, et un basculement psychique fabuleux. Je vais aller m’endormir apaisé.