#49454
bzo
Participant

j’évoque le sujet, une ou deux fois par an,

à quel point le plaisir yeux fermés,

est différent de celui, yeux ouverts

 

quand on se laisse aller à garder longuement les paupières closes,

j’enfonce là une porte ouverte,

on vit les sensations dans l’intimité feutrée,

d’un corps à corps, d’un tête à tête, avec sa chair,

d’un corps à tête, disons,

une effusion, derrière des volets fermés

 

alors qu’en se forçant à garder les yeux ouverts, ben,

c’est comme si l’intérieure sortait, peu à peu,

que l’extérieur se joignait à lui,

l’air semble acquérir une puissance, les objets aussi

qui viennent se joindre aux ébats, d’une certaine manière

 

il y a juste plus de relief, dans la moindre sensation,

un épanouissement plus grand vécu à chaque instant

 

le fait, aussi, de voir son corps empli de désir,

tellement capiteux,

de voir ses mains sur la peau, s’y déplacer,

sentir celle-ci réagir sous les doigts,

de voir ses hanches danser tellement langoureusement

 

voir sa queue bouger,

sous l’effet des pressions, des frottements des cuisses,

cela c’est très bizarre

car j’ai l’impression, à chaque fois,

d’un corps étranger qui a atterrit là dans mon giron,

un objet distilleur d’ondes qui me semble totalement externe,

un oiseau bizarre qui s’est posé là, qui se laisse faire,

qui déverse des tonnes de vibrations délicieuses aux alentours

 

et puis mes gestes, mes mouvements,

les voir se dérouler de façon, si langoureuse, si capiteuse,

si naturellement,

le mouvement semble une caresse de la peau jusque dans les profondeurs,

la chair est échauffé de l’intérieur, à chaque geste,

la soie se réveille partout,

une mer de douceur voluptueuse se met à danser

dans tout mon être