« La Femme de Papier » de Françoise Rey n’est pas un nouveau roman érotique, mais une réédition du livre sorti en 1989. Ce livre a été un vrai succès avec plus de 500 000 exemplaires vendus. Du coup, je ne pouvais passer à côté de cette lecture pour l’été.
« La Femme de Papier » couche sur papier les lettres d’une femme à son amant à travers des situations vécues ou imaginaires (seul le lecteur se fera une idée). À travers ces lettres, formant chacune un chapitre, la femme évolue, ses fantasmes et récits changent de forme et deviennent de plus en plus puissants et décadents.
Le style est explosif et les situations d’un rare érotisme. J’ai adoré ce livre, j’ai plongé avec plaisir dans la décadence de cette femme, dans ses fantasmes, dans ces scènes puissamment sexuelles qui sentent le musc et l’odeur du cul comme après avoir fait l’amour sauvagement dans la moiteur de l’été.
Voici un premier passage magnifique qui donne une idée du style :
Elle n’a eu qu’un battement de cils qu’il était tentant de prendre pour une reddition. J’ai posé ma bouche sur elle et j’ai bu à la source. Elle était bonne comme une pêche, tiède, souple, juteuse et parfumée. Elle sentait la femme et l’homme à la fois, et j’ai embrassé du même baiser vos deux sexes en même temps, puisque tu la besognais toujours, la soulevant et l’abaissant par la taille à la cadence de ton caprice. Je faisais l’amour avec mes lèvres et ma langue, avec mes dents, à une drôle de créature hybride, mâle et femelle ; je léchais ta queue lorsqu’elle la quittait, et sa fente lorsqu’elle revenait s’y empaler. C’était bizarre et passionnant, tu avais le goût de son con et elle celui de ta bite. Vous étiez mouillés tous les deux, trempés, suintants, et je mélangeais ma salive à votre rosée, attentive et conquise pour la première fois à des bruits de marécage, des clapotis, des succions, toute une symphonie impudique et suggestive d’organes gluants.
Je ne résiste à la tentation de vous faire découvrir un second passage :
Non ! quel spectacle je dois donner ! C’est furieusement excitant… Heureusement il y a ma culotte, qui sauvegarde un peu de mes secrets. Plus pour longtemps, d’ailleurs, tu t’amuses à en tirer l’entrejambe tantôt à droite, tantôt à gauche. C’est un geste qui navre mon reste de pudeur et qui achève de me mettre le feu à la chatte. Mais enlève-la, cette culotte, enlève-la donc et regarde-moi ! Regarde-moi qui palpite, qui n’en peux plus… Tu vois ? Qu’est-ce que tu vois ? Tu la vois, cette bouche qui t’appelle, qui te demande impérieusement ? Tu sais, elle bouge toute seule, ce n’est pas moi, je n’y suis pour rien ! Il y a tout au fond de mon ventre quelque chose qui pousse et qui aspire et qui s’énerve. Non, ne mets pas ton doigt là ! Ça, c’est trop sensible, tu ne sauras pas toucher comme il faut, c’est un clitoris explosif, je le sens qui bande très fort, si tu l’effleures, je vais jouir et je me sentirai toute vide parce que je ne t’aurai pas eu en moi.
Ce livre est un chef d’œuvre, Françoise Rey y fait de la haute voltige sensuelle et pornographique. Est-ce que vous devez l’acheter ? OUI, définitivement ! C’est le meilleur livre érotique qui est passé entre mes mains jusqu’à présent. Je l’ai dévoré du début à la fin, et souvent, avec une seule main sur le livre. Il est simplement délicieusement décadent à lire. J’adore, je lui met 5 /5 !