Dans la continuité de l’expérience scientifique inédite ce que j’avais fait pour enregistrer un orgasme masculin, je vais aujourd’hui présenter les résultats de l’expérience qu’une amie, Sophie, a réalisée sur elle même pour enregistrer le processus physique de contraction des muscles activés durant l’orgasme féminin .
Voici les graphiques inédits de ses orgasmes et comment elle a connecté son corps pour étudier ses réactions vaginales. Vous ne verrez ces informations nulle part ailleurs (au monde) dans le milieu sexpositif, il n’y a que sur NouveauxPlaisirs.fr que l’on sexplore comme cela !
Sophie, sa démarche, son projet
Sophie est une personne vraiment incroyable, lectrice de NouveauxPlaisirs.fr, la lecture de mon premier article concernant l’orgasme masculin a déclenché chez elle un véritable intérêt sur le sujet, bien au delà de la simple curiosité.
Sophie y voyait son propre intérêt pour connaître son corps bien sûr mais, également l’occasion de permettre à d’autres femmes d’avancer sur le chemin de la connaissance de leur corps et de leurs orgasmes.
Forte de cette impulsion, Sophie a acheté le matériel. “C’était pas évident pour moi” me disait-elle, car elle n’y connait rien en électronique ni en programmation… “Tant pis, j’apprendrais…” J’avoue qu’on peut admirer une telle volonté qui démontre que quand on veut on peut.
Sophie m’a contacté ensuite pour me demander si j’étais intéressé par son expérience. Comment aurais-je pu dire non alors que c’était dans mes objectifs de travailler ensuite sur l’orgasme féminin ? J’ai évidemment dit oui.
Je tiens à remercier mille fois Sophie de cette pro-activité et belle initiative. Sous son impulsion, nous avons travaillé ensemble, dans le partage, l’échange d’idées et de solutions dans l’objectif d’aider les femmes à mieux se comprendre. Le résultat est exceptionnel ❤️
Comment “enregistrer” un orgasme féminin ?
L’orgasme féminin est un processus qui se caractérise par des contractions du vagin, du muscle du périnée, appelé muscle pubo-coccygien. Les contractions rythmiques de l’orgasme se produisent au niveau du périnée, une partie du vagin se resserre à cause de la contraction de ce muscle, l’utérus monte, descend et se contracte durant l’orgasme.
On voit bien la structure musculaire qui se trouve autour du vagin dans ce schéma ci dessous. Tout l’objectif sera donc de capter la pression de ces muscles qui compressent le vagin durant l’orgasme.
Toute l’idée tourne autour de l’enregistrement des contractions du muscle du périnée pour enregistrer les contractions vaginales durant l’orgasme. Pour cela, Il suffit d’utiliser un capteur pour mesurer le changement de pression des muscles qui entourent le vagin.
Pour cette expérience, nous avons donc réutilisé le même système électronique doté d’un capteur de pression qui est relié à une petite carte électronique Arduino pour capter les variations de pression dans un plug anal gonflable via un tuyau reliant un capteur de pression et le plug anal gonflé et inséré dans le vagin.
Comment réaliser le montage & liste d’achat
Le montage du circuit utilisé par Sophie est exactement le même que celui que j’avais réalisé dans l’article La science de l’orgasme masculin. Allez voir dans cet article, il y a toutes les explications détaillées, comment tout monter, le code informatique…
Bref, tout ce qu’il faut pour comprendre de A à Z comment faire. Sophie a réussi à tout faire sans connaissances, a priori mon article explique bien comment faire (il faut quand même être à l’aise avec les ordinateurs).
Et si vous désirez construire tout le système pour expérimenter cela sur vous même et l’améliorer (partagez ça avec moi), la liste d’achat se trouve aussi là : La science de l’orgasme masculin
Les résultats de l’expérience, les graphiques des orgasmes
Afin de pouvoir faire des comparaisons entre la puissance des orgasmes, Sophie a enregistré deux sessions. La première session est un orgasme obtenu à l’aide d’un vibromasseur, la seconde à l’aide d’un sextoy de type Womanizer (stimulation du clitoris par air pulsé).
Les deux sessions ont été enregistrées sur deux jours différents pour ne pas avoir de phénomènes physiologiques pouvant atténuer la puissance du second orgasme car trop rapprochés.
Le protocole est toujours le même, Sophie insère le plug gonflable dans son vagin et termine de le gonfler pour qu’il puisse capter la moindre différence de pression des muscles, Sophie lance ensuite l’enregistrement, Sophie stimule son clitoris avec le sextoy jusqu’à l’orgasme, arrête alors l’enregistrement et enfin créé la courbe.
L’orgasme obtenu à l’aide d’un vibromasseur
La première session dure 8 minutes et 30 secondes. Elle consiste à stimuler le clitoris à l’aide d’un vibromasseur. Il y a 4 phases de stimulation entrecoupées d’une pause d’une dizaine de seconde à chaque fois. La courbe commentée par Sophie est le graphe ci dessous.
La phase 1 de stimulation correspond au début de la stimulation du clitoris, c’est agréable et permet de faire monter le plaisir. Les phases 2, 3 et 4 montrent le même type de courbe de contractions mais on remarquera qu’au plus on avance dans le temps au plus les contractions sont rapprochées, pas forcément plus intenses (en tout cas sur les phases 1, 2 et 3).
La phase 4 montre clairement une augmentation à la fois du rythme des contractions vaginales mais aussi une augmentation de la puissance de ces contractions. Il est clair que le plaisir est de plus en plus intense.
Enfin vient la phase 5, soit la phase qui contient l’orgasme. Pour que ce soit plus clair, voici une courbe qui zoome sur son orgasme, les nombres en rouge sont le nombre de contractions (cumulatif) par phase.
Sur la zone pré-orgasmique juste après la pause, on voit très bien 13 contractions qui montent rapidement en intensité. A la 13ème contraction l’orgasme se déclenche avec une première contraction forte mais tout de suite suivie par une contraction (la 3) encore plus forte qui représentera le premier pic de l’orgasme.
L’orgasme dure 30 secondes, il y a 15 contractions vaginales en tout. De manière surprenante par rapport à un orgasme masculin, il y a un second pic encore plus fort de contraction à la fin de l’orgasme (le pic numéroté 14). L’orgasme reprend de l’intensité après la 10ème contraction avec deux grosses contractions de forte amplitude, puis un gros pic.
L’orgasme s’éteint alors pendant 15 secondes, puis un spasme de plaisir assez intense se manifeste et dure 10 secondes pendant lesquelles la contraction vaginale est pratiquement constante.
A titre de comparaison, voici la courbe d’un orgasme masculin :
On voit clairement que la courbe des contractions orgasmiques n’est pas du tout la même, le pic est au début mais les contractions diminuent petit à petit jusqu’à s’éteindre.
L’orgasme obtenu à l’aide d’un Womanizer
Sophie voulait aussi absolument comparer un orgasme généré par un vibromasseur et un orgasme généré par un sextoy de stimulation clitoridienne par air pulsé (type Womanizer). Le protocole de test étant toujours le même, passons à la courbe générale de la session.
Il y a une information supplémentaire sur cette courbe, ce sont les escaliers en bleu clair qui représentent le niveau de stimulation du stimulateur à air pulsé (soyons simples, je l’appellerai le Womanizer dans le reste de l’article). Sophie à enregistré à chaque fois qu’elle modifiait la puissance de stimulation.
La session dure 12 minutes et 50 secondes (cette fois ci le temps en abscisse correspond au temps passé depuis le début de la session et pas à un timestamp horaire).
On remarque clairement qu’au plus la puissance de stimulation augmente dans le temps, au plus les contractions vaginales sont puissantes. Au niveau le plus fort, c’est presque trop fort car les contractions deviennent plus ératiques et diminuent juste avant la pause avant l’orgasme.
Regardons ensemble la courbe de l’orgasme.
Cette fois ci l’orgasme dure 20 secondes, un peu moins que l’orgasme par vibromasseur, il a à peu près la même course, à savoir une première montée vers un pic (contraction numéro 4), ensuite les contractions reprennent de l’amplitude et forment presque un nouveau pic (contraction numéro 10). Puis l’orgasme s’arrête. On remarquera qu’il n’y a pas de rebond de plaisir après l’orgasme comme lors de la session avec le vibromasseur.
Conclusion de cette expérience et expériences futures
Voici donc, avec ce travail de Sophie, une suite à l’expérience originale réalisée sur moi même, un projet scientifique un peu fou mais très sympa à réaliser, et des courbes que pratiquement personne n’avait enregistrées et commentées au niveau mondial. Je suis, avec l’aide de Sophie, le premier blogueur au monde à faire découvrir cela au grand public !
Pouvoir comparer le plaisir et les orgasmes c’est génial, on peut voir les durées, les contractions de plaisir, leur puissance, etc…
Je suis étonné par ces résultats, d’une part, je ne m’attendais pas à cette courbe pour les contractions vaginales durant les orgasmes clitoridiens avec un premier pic au début, puis un second pic à la fin de l’orgasme. D’autre part, l’orgasme avec le Womanizer est moins intense d’un point de vue du nombre de contractions, je m’attendais plutôt au contraire vu les multiples retours de mes amies qui témoignent que les orgasmes sont merveilleux avec les Womanizers.
Cela ouvre une question importante, y a t-il un lien entre intensité / fréquence des contractions et plaisir ressenti ?
En reparlant avec Sophie sur son plaisir ressenti, elle m’a dit que le plaisir entre les deux orgasmes n’était pas vraiment comparable, il n’y a pas forcément plus de plaisir avec l’un ou avec l’autre. De manière générale, elle m’a indiqué que le vibromasseur lui procure un plaisir plus explosif (ce qui se voit finalement sur le graphique vu la durée et la forme de la courbe), le Womanizer étant plus subtil avec une construction de l’orgasme très différente. Pour elle, cela reste deux sextoys très différents et complémentaires à ne pas mettre en opposition ou comparaison.
Pour continuer sur la lancée de ces expériences, je souhaite travailler à pouvoir comparer les sessions les unes avec les autres en trouvant un moyen de pouvoir comparer les intensités des contractions quelque soit la différence de pression de gonflage du plug entre les sessions. Je souhaite aussi travailler entre la relation plaisir et fréquence / intensité des contractions. J’aimerais bien enregistrer les changement de circonférence du pénis (je pense avoir trouvé comment faire). Enfin, j’aimerais bien pouvoir enregistrer les contractions anale et vaginale en même temps (pour voir s’il y a synchronisation des contraction ou au contraire si les contractions tournent sur les groupes musculaires).
Mon objectif final serait d’une part d’arriver à un système permettant la comparaison de l’effet des sextoys sur le corps,. Tout un programme…
Si vous avez des idées , souhaitez participer avec vos propres courbes en montant le dispositif, “l’industrialiser” un peu ou m’aider sur les algorithmes, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact du site, tous les cerveaux, mains et orifices sont bienvenus dans ce projet 😋 Sinon, vous pouvez aussi verser quelques euros sur Tipeee pour nous aider à acheter du matériel permettant de continuer ces expériences.
La science des orgasmes : liste de tous les articles de cette série
- La science de l’orgasme masculin : Comment j’ai hacké mon corps pour enregistrer mes orgasmes !
- La science de l’orgasme féminin : Comment Sophie à enregistré ses contractions vaginales pendant ses orgasmes
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Mille mercis à vous d’avoir lu ce paragraphe.
Bonjour ;
Quelle belle idée !
Ceci me paraît bien correspondre à ce qui s’appelle la phase en plateau de l’orgasme féminin et qui le différencie tant de celui des hommes qui dure bien moins longtemps
Je vous suggèrerais alors de reprendre de tels tests avec différentes femmes volontaires de manière à comparer les résultats tant en terme de durée que d’intensité des orgasmes obtenus ..
Qu’en dites vous ?
C’est en cours déjà