Étant sexuellement active, notre communauté est toujours plus sujette à certains risques liées à des maladies transmissibles par contact.
Voici un point de situation sur les connaissances actuelles sur la variole du singe (basé sur les informations de Santé Publique France) et mon avis (humble et de non spécialiste) sur ce que cela implique dans notre pratique du libertinage.
La variole du singe est-elle une IST ?
Non, à ce jour, la variole du singe n’est pas classifiée comme IST (Infection Sexuellement Transmissible).
Ce virus peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…).
Mais les rapports sexuels, avec ou sans pénétration, réunissent l’ensemble des conditions nécessaires à une contamination. En particulier, le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission. Il est donc extrêmement facile d’être contaminé par la variole du singe lors de rapports sexuels.
Avoir plusieurs partenaires sexuels augmente ainsi le risque d’être exposé au virus. La contamination peut aussi avoir lieu au contact de la literie, vêtements, linge de bain… du malade. (Source)
Quels sont les symptômes ?
Le virus provoque en général une éruption vésiculeuse, puis de croutes et enfin la cicatrisation. Les vésicules se concentrent sur le visage, dans la zone ano-génitale, les paumes des mains et plantes des pieds, peuvent être présentes sur le tronc et les membres. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale.
Cette éruption peut s’accompagner de fièvre, de maux de tête, des courbatures et d’asthénie. Les ganglions lymphatiques peuvent être enflés et douloureux, sous la mâchoire, au niveau du cou ou au pli de l’aine. Des maux de gorge sont par ailleurs signalés.
L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit au bout de 2 à 3 semaines, parfois 4 semaines.
(Source)
Point de Situation épidémique en France (au 29 juillet 2022)
Tous les cas recensés à ce jour sont des adultes de sexe masculin, sauf 12 adultes de sexe féminin et 2 enfants (moins de 15 ans). Les cas adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25% des cas adultes ont moins de 30 ans et 25 % ont de 43 à 84 ans.
Parmi les cas investigués, 76 % ont présenté une éruption génito-anale, 72 % une éruption sur une autre partie du corps, 76 % une fièvre et 72 % des adénopathies (augmentation pathologique du volume d’un ganglion lymphatique).
Parmi les cas investigués de variole du singe, 56 sont immunodéprimés (4,5 % des cas ayant répondu) ; 338 sont séropositifs au VIH (soit 26 % des cas connaissant leur statut VIH). Chez les cas non porteurs du VIH, 631 sont sous prophylaxie « PrEP » (soit 67 % des cas non porteurs du VIH ayant répondu à la question).
A ce jour, en France, 96 % des cas pour lesquels l’orientation sexuelle est renseignée sont survenus chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Parmi les cas pour lesquels l’information est disponible, 73 % déclarent avoir eu au moins deux partenaires sexuels dans les trois semaines avant l’apparition des symptômes.
La plupart des cas de variole du singe interrogés déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés ; 24 % sont des cas secondaires, c’est-à-dire qu’ils rapportent avoir été en contact avec un cas de variole du singe dans les trois semaines précédant la survenue des symptômes.
(Source)
La variole du singe et le libertinage, quel impact sur nos pratiques ?
Pour le moment, je dirais qu’il n’y a pas d’impact immédiat, car la variole du singe se développe pratiquement exclusivement dans le milieu gay (attention : à ce jour) pour des raisons historiques. Bien que ces deux milieux ne soient pas étanches, il y a finalement une faible porosité entre eux (par les hommes bi). Les libertins sont donc, pour le moment, pas forcément impactés par cette maladie.
Je dirais cependant que nous devons tous et toutes faire très attention à la prophylaxie de manière à éviter toute contamination. Il est de notre responsabilité individuelle de tout faire pour éviter que cette maladie s’installe dans des groupes de manière pérenne. Ce serait vraiment une catastrophe pour notre mode de vie d’avoir une nouvelle maladie impactant notre milieu.
Pour la prophylaxie, c’est compliqué… le préservatif n’étant pas gage de protection (cette maladie n’est PAS une IST, elle se transmet en touchant les vésicules ou par gouttelettes)… La seule solution est d’être, individuellement, très vigilant et de s’auto-examiner régulièrement.
Les symptômes ne sont pas systématiques et varient d’une personne à l’autre. Il n’y a parfois pas de fièvre, parfois très peu de boutons (Voici des photos de boutons).
A priori, une personne malade peut contaminer dès l’apparition des symptômes. Tant qu’il n’y a pas de symptôme, il ne semble pas y avoir de risque de transmission.
Par rapport à la transmission de la variole du singe dans le milieu libertin, les lieux qui me paraissent les plus risqués sont les saunas libertins, ce qui est corroboré par certaines chaines de contaminations où un sauna Gay a été un foyer majeur de contaminations en Espagne (source).
Comme d’habitude et sans tomber dans la psychose, soyez attentifs et vigilants. Je vous tiendrai au courant de l’évolution des connaissances en cas de nouveaux éléments pouvant impacter notre milieu.
Note aux professionnels de la santé : n’hésitez pas à commenter l’article et à faire des remarques sur le contenu si nécessaire.
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