Tes yeux posés sur moi. Mon corps qui pulse. Sortir de mon cocon. Ne plus avoir peur de la vie, des corps enlacés, de l’amour, du vide aussi.
L’art comme lien. Tes mots. Tes encres. Ta peinture blanche qui m’attire fort déjà.
Ce lit. La fenêtre ouverte. Lumière d’été. Ton accent chantant. Envie de nager nue avec toi là-bas.
T’écouter. Attentivement. Sourire. Te désirer. Ne rien faire paraître.
Ta bouche enfin que je te réclame poliment.
Ta langue qui attrape la mienne. Ton rythme déjà trop rapide pour ma petite bouche mais envoûtant.
Mon corps qui cherche ta peau. Se trouble à sa chaleur.
Souffles qui s’accélèrent.
Le frisson de l’envie de toi qui me bouffe.
Trouble.
Le cocon n’est plus là.
Caresser ta douceur, humer ton odeur, se perdre dans le tendre de ton pull, le rugueux de ton jean.
Ton regard sur moi, nos mains qui se rejoignent, ton sexe que tu délivres. Cette ceinture qui se retire. Nous laissant libres de nous sentir vivre.
Explosion de couleurs. Je nous vois giclées de vie, giclées d’envie, giclées de folie.
Mon corps nu pour toi. Le tien qui se découvre enfin. Le beige de ta peau mêlé au blanc de la mienne. Mes cheveux que tu caresseras tout à l’heure. Les tiens qui me font craquer.
Mon murmure quand tu me demandes ce que je souhaite. Parfait gentleman attentif à mon corps de femme. Mon souffle qui prononce ce : « fais moi l’amour ». Paroles de toute jeune femme à son premier amant. Mots que je trouve incroyablement crus en cet instant.
Deux mois que mon corps ne pouvait plus désirer. Deux mois que je me fermais. Tu me guéris en cédant à mon envie. Envie de toi en moi. Envie de bonheur et de douceur aussi je crois…
Ton sexe qui me pénètre. Les couleurs se font mains, bouches, odeurs. Je suis noyée dans une toile éclatante. Une douce lumière nous observe et va nous envelopper. Plus tard.
Pour le moment je savoure tes hanches collées aux miennes, ton sexe qui devient latex enveloppant mes chaires. Tentacules de plaisir. Je gémis, tu me crains souffrante. Rassure-toi je ne fais que jouir de toi. Je ne souffre pas. Je ne souffre plus. Mon corps fermé et raide a disparu, le cocon m’a laissée jouir à minuit. Une heure magique. Celle de mes retrouvailles avec la vie.
Mon clitoris savoure l’union que lui offre ton pubis. Tu es d’une tendresse infinie, je fonds en toi. Me libère. Mon souffle se mêle au tien. Soudain la couleur verte m’apparait, me prends, m’offre à ton plaisir. Je suis cette encre qui se fond dans le bleu de ta force d’homme. Je suis ce vert de ma forêt que j’adore. Ce vert des déesses de la terre, de ces chemins du Péloponnèse, de ces forêts sardes, de ma forêt vosgienne. Force. Puissance du Vivant. Tu te glisses en moi.
Tu deviens traits bleus de ta mer si calme. Bleu de ce ciel dans lequel je vole. Bleu de cette eau qui nous remplit.
Fluides de mon sexe, fluide du tien, salives qui se fondent et ne font plus qu’un.
Paix.
Tes bras autour de moi. Mes cheveux devenus pinceaux guident nos ébats. Nous sommes cette toile que je ramènerai bientôt. Modèle devenue peintre dans les bras de l’artiste. Nos bleus fondus de vert, nos reliefs enlacés. J’aime cet instant d’éternité. Courte pause dans des vies bousculées.
Te garder encore un peu dans mes bras. Embrasser ce cou charmant que je n’avais pas observé auparavant. Laisser couler ce toi qui me noie. Respirer ton odeur et l’odeur de ton sperme que j’aime infiniment. Odeur musquée que je savoure ce matin encore en me reconnectant à ce nous doux.
Remettre ce tissu fluide sur ce corps qui pulse enfin. Repartir. Retourner dans ce cocon qui de béton est devenu ballon léger. Vert et bleu forcément.
La lumière blanche qui nous regardait s’est jetée sur nos corps à la fin de notre danse. Petite touche plus épaisse et lourde, elle grave dans nos corps ces minutes volées.
Retour chez moi. Notre toile est superbe. De petits éclats jaunes ont surgi ici et là. Témoins du soleil qui brillait dans cette petite chambre. Chambre sous les toits. Chambre minuscule pour toi et moi.
Belle route, homme au cœur pur et aux doigts merveilleux. Tu as mis de l’or dans mon cœur hier soir. De la couleur dans mon corps aussi. Tu ne sais pas à quel point tu as marqué ma vie. Puisse ce modeste texte dessiner un sourire sur ton charmant visage. Merci
Un texte sublime! MERCI!