Les Maladies Sexuellement Transmissibles (MST) sont aussi appelées Infections Sexuellement Transmissibles (IST). Dans cet article nous allons, faire un tour des différentes IST, de leurs symptômes et des moyens de s’en protéger le plus efficacement possible.
Les IST sont des infections que l’on attrape lors d’un rapport sexuel avec une personne déjà contaminée. Il est important de prendre en compte ce risque lorsque l’on a une sexualité ludique avec plusieurs partenaires car, plus on a de partenaires, plus on est exposé aux IST, dont certaines peuvent avoir des conséquences très graves sur votre santé et la santé de nos partenaires.
Depuis quelques années, l’abréviation IST remplace MST. Il n’y a donc pas de différence entre les IST et les MST. Pour être en phase avec l’utilisation courante, j’utiliserai le terme IST dans la suite de l’article.
Qu’est-ce qu’une IST ?
Une IST est une infection transmise lors d’un rapport sexuel, quel que soit la nature du rapport entre les partenaires (oral, vaginal, anal… ).
Les IST sont nombreuses et sont causées par des agents pathogènes sexuellement transmissibles. Il y en a beaucoup, on peut cependant les regrouper dans les trois grandes familles suivantes :
- Les bactéries
- Les virus
- Les parasites
Source OMS : Pour aller plus loin on connaît plus d’une trentaine de bactéries, virus et parasites qui se transmettent par voie sexuelle. Pour la plus grande part, l’incidence des maladies sexuellement transmissibles est liée à 8 de ces agents pathogènes. Sur ces 8 infections, 4 peuvent être guéries : la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose et la trichomonase. Les 4 autres sont des infections virales incurables: l’hépatite B, le virus de l’herpès, le VIH, et le papillomavirus humain.
Les IST à base de Virus n’ont pas de traitement à l’heure actuelle, et toutes peuvent générer des séquelles importantes. Il est donc essentiel pour votre santé et celle des autres de prendre le sujet des IST très au sérieux quand on fait partie des personnes à risque de contamination.
La liste des principales IST
On retrouve les IST suivantes catégorisées par type :
Bactéries
- Chlamydiose appelée aussi Chlamydia, qui est provoquée suite à une infection par la bactérie Chlamydia trachomatis. C’est l’IST la plus fréquente en France, elle est souvetn asympatomatique et peut amener à une stérilité du porteur /de la porteuse.
- la gonorrhée, aussi nommée blennorragie ou « chaude-pisse », qui correspond à une infection par la bactérie Neisseria gonorrhoeae
- la syphilis, une infection par la bactérie Treponema pallidum, qui se manifeste par un chancre (érosion ou ulcération de la peau ou d’une muqueuse) et qui peut évoluer et entraîner des complications très graves si elle n’est pas prise en charge à temps
Virus
- Virus de l’immunodéficience humaine (VIH) : responsable du Syndrome d’Immuno Déficience Acquise ou SIDA. Bien qu’il existe des traitements (plutôt très lourds même si cela s’est amélioré depuis 30 ans) pour rendre la vie “plus facile” aux personnes ayant contractés le VIH, c’est pour le moment un maladie incurable.
- Virus de l’hépatite B (VHB), qui se traduit par une atteinte grave du foie
- Herpès génital, provoqué par le virus Herpes simplex, majoritairement de type 2 (HSV-2), qui se manifeste par des lésions vésiculaires au niveau des parties génitales ;
- Papillomavirus humain (HPV), qui peut provoquer l’apparition de condylomes, des lésions génitales externes, et qui peut favoriser le développement d’un cancer du col de l’utérus ou de la gorge.
Parasites
- Trichomonase, une infection par le parasite Trichomonas vaginalis, qui se manifeste le plus souvent chez la femme par des pertes vaginales accompagnées de démangeaisons et de brûlures ;
Qui est concerné par les IST ?
Les IST sont transmises lors d’un rapport sexuel entre deux partenaires. Certaines IST peuvent également être transmises de la mère à l’enfant.
Dans la très grande majorité des cas, c’est à partir du moment où deux personnes ont un rapport sexuel (et dont a minima l’un a déjà eu une activité sexuelle de quelque forme que ce soit) qu’il y a potentiellement un risque de transmission d’IST. Évidemment, plus le nombre de partenaires est (ou a été) important, plus la probabilité de contamination est importante.
Quels sont les symptômes des IST ?
Les symptômes diffèrent d’une IST à une autre. Ils peuvent également être différents selon le sexe (porteurs de vagin ou de pénis).
Néanmoins, il existe certains signes caractéristiques d’une IST, comme :
- Irritations, démangeaisons, rougeurs, brûlures, lésions ou encore boutons sur les organes génitaux
- Brûlures lors de la miction
- Pertes inhabituelles au niveau du vagin, de la verge ou de l’anus
- Douleurs et/ou brûlures lors du rapport sexuel ou douleurs dans le bas-ventre
Comment est-on contaminé par une IST ?
C’est malheureusement très facile, il suffit d’un rapport sexuel non protégé.
La pénétration n’est pas nécessaire pour être contaminé. Il peut suffire d’une fellation ou d’un cunnilingus non protégé pour être contaminé par un HPV par exemple.
Comment se protéger (et protéger vos partenaires) des IST ?
Pour se protéger des IST, il n’y a que quelques règles basiques mais efficaces. Il faut soit s’abstenir pour ne pas s’exposer au risque (ce qui n’est évidemment pas une solution dans le cadre de ce site), soit avoir des rapports sexuels au sein d’un couple n’ayant pas d’autres partenaires (et les partenaires s’étant testés négatifs évidemment), soit se protéger de la manière suivante :
- Port d’un préservatif masculin ou féminin, utilisation de digues en latex pour les cunnilingus ou annulingus.
- Vaccination contre l’hépatite B (VHB) et le papillomavirus humain (HPV).
- Réaliser des tests de dépistage des IST dont la fréquence augmente en fonction de votre intensité d’activité sexuelle. Pour un libertin très actif, tous les 3/4 mois est une bonne fréquence.
Comment dépister les IST ?
Un test de dépistage des IST est recommandé en cas de doute, de rapport sexuel à risque ou dans le cadre d’une activité sexuelle avec de multiples partenaires.
Ce dépistage est d’autant plus important qu’il est possible d’avoir une IST sans s’en rendre compte. Il est possible de s’informer auprès :
- d’un médecin généraliste, un gynécologue, une sage-femme, un sexologue, ou enfin un dermatologue. Surprenant de voir dans la liste le dermatologue mais la vénéréologie (spécialité qui prend en charge les IST) est rattachée à la dermatologie, ce sont des des professionnels spécialisées dans les IST.
- d’un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD)
- d’un centre de planification et d’éducation familiale (CPEF) car certains CPEF proposent un dépistage gratuit des IST. La liste des centres est disponible sur le site IVG.gouv
Comment traiter une IST ?
La prise en charge médicale d’une IST dépend du type de l’infection. Certaines IST sont curables, d’autres sont incurables et font encore l’objet de recherches scientifiques (ex: le SIDA). Une maladie curable est une maladie qui disparait après traitement, une maladie incurable est une maladie qui ne disparait pas et qui nécessite potentiellement un traitement à vie.
Les IST curables sont la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose et la trichomonase. Les IST incurables sont le VIH, le HPV, l’hépatite B et l’herpès génital.
On pourra noter que certains HPV peuvent disparaitre avec le temps. Ils ont tendances dans 80% des cas à disparaitre au bout de 1 à 2 ans vaincu par le système immunitaire. Attention, ce n’est pas une raison pour sous estimer l’impact des 20% de HPV responsables de nombreux cancers (gorge, col de l’utérus, …). L’évolution est lente, les délais sont de 10 à 20 ans entre infection et cancer.
Les IST et le libertinage (ou dans le cadre du Polyamour) ?
Evidemment, les IST sont un risque réel pour les libertins ou les polyamoureux. Le risque dépend évidemment de la pratique. Il est par exemple moins important dans le cadre de trouples polyamoureux stables que dans le cadre d’un couple libertin sortant une fois par semaine en club libertin.
Dans le cadre d’une étude réalisée par le Docteur Martin Teboul, il a été constaté que 14,6 % des libertins ont contracté une infection sexuellement transmissible dans un lieu libertin. Les agents responsables étant candida albicans (58,2%) et les papilloma virus (33,3%).
On notera dans l’étude, que 9,1 % des personnes n’ont jamais réalisé de sérologie du VIH, 8,1 % n’ont pas répondu à la
question et que l’ancienneté des tests est de 4,68 années en moyenne (tous les tests ont été négatifs).
Malgré l’importance de la protection de soi et des autres contre les IST dans le milieu libertin, il semblerait donc que l’on soit très très loin des bonnes pratiques de dépistage qui consisterait à se dépister souvent (en tout cas pour le VIH, il n’y a pas d’information sur les autres tests).
Un certain nombre d’IST étant asymptomatiques ou peu symptomatiques, il est de la responsabilité du libertin de se protéger lui mais aussi les autres en faisant des tests à la moindre suspicion ou de manière routinière dans l’année pour s’assurer ne pas être un vecteur de contamination (On en revient finalement au même type de débat de santé public qu’avec d’avec d’autres maladie…).
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