Le libertinage est plus un état d’esprit qui permet d’aller vers une liberté des moeurs plutôt que le contraire. J’ai déjà parlé de la philosophie et des valeurs dans le premier article mais, assez peu de cette liberté des moeurs. Dans cet article, je vais donc revenir sur la liberté des moeurs et ses implications sur le couple et les individus.
En effet, dans le libertinage, la possibilité d’avoir des relations sexuelles multiples et variées est source de nombreux fantasmes et de passages à l’acte sans forcement prendre en compte l’ensemble des implications. C’est d’autant plus vrai que les médias traitent très souvent le libertinage comme une mode et une manière branchée de pimenter la sexualité du couple, il n’y a pas plus mauvais conseil…
Note : j’utiliserais souvent dans l’article le masculin “libertin” pour éviter la répétition “libertin et/ou libertine”, cela englobe aussi le couple libertin. Il ne s’agit ni de sexisme ni d’orientation uniquement masculine de l’article.
Le libertinage seul ou en couple
Il y a trois situations possibles, soit on n’est pas en couple et on libertine seul ou seule, soit on est en couple et on libertine ensemble, et enfin, on peut être en couple et chacun libertine de son coté voire seul un des deux libertine. Voyons voir ensemble mon analyse des trois cas.
Le libertinage seul
Dans le premier cas, la gestion de la jalousie n’existe pas par définition. Le libertin peut alors donner cours à ses envies et sortir quand il veut avec qui il veut.
Il ne faut cependant pas confondre l’accumulation de conquêtes à du libertinage, il y a une vraie différence. En effet, comme expliqué dans le premier article, le libertinage n’est pas synonyme de boulimie sexuelle, un queutard reste un queutard et une collectionneuse du cul reste une collectionneuse. On peut être libertin en ne participant qu’à une seule soirée libertine par an … La fréquence n’est pas un critère.
Lorsqu’il est célibataire, le libertin recherche souvent (mais ce n’est pas si facile) à sortir avec des libertines, d’une part car l’approche de la vie et de la sexualité est la même, d’autres part car il est très peu probable de pouvoir sortir en club ou en soirée privée libertine si l’on est en couple avec une personne qui n’est pas libertine. CQFD.
Le libertinage en couple
Quand l’on est en couple, le passage à l’acte nécessite auparavant de réfléchir, discuter et régler un certain nombre de questions.
En effet, libertiner en couple c’est régler en premier lieu le problème de la jalousie, de la possession, de la liberté et des limites du couple. Ce ne sont pas des sujets simples et il sont souvent très compliqués à résoudre dans un couple où l’homme et la femme se sont pas alignés sur la philosophie hédoniste que je présentais dans le premier article de cette série.
Le premier sentiment à savoir gérer est la jalousie. La jalousie est un sentiment puissant et ressort potentiellement au moment où l’on ne s’y attend le moins. Comment réagiriez vous de voir votre femme jouir comme elle n’a jamais joui dans les bras d’un autre homme ? Idem dans l’autre sens avec votre homme.
Le second aspect, c’est de dépasser la volonté de possession (ce qui est très liée à la jalousie) et accepter la pleine liberté de l’autre. Libertiner, c’est enfin accepter que l’autre ne nous appartienne pas. Cela peut choquer de le dire comme cela mais on fait pourtant tous les jours des contrats à la mairie pour sceller les couples. Hors, la vie est telle que le contrat peut être caduque dans beaucoup de situation et après un certain temps, c’est pour cela que l’on divorce. Bon nombre de personnes pensent que l’autre lui appartient alors qu’il n’y a pas plus faux…
Au final, la plus belle preuve d’amour n’est-telle pas de revenir vers l’être aimé alors que l’on est libre (de ne pas revenir) non ?
Le libertinage met ce sujet en tension. Forcement, l’homme et la femme vont faire des rencontres et vont avoir des aventures et expériences plus intenses avec d’autres qu’avec le conjoint, c’est obligatoire ne vous mentez pas à vous même. Cependant, le couple vit et s’épanouie grâce à sa capacité à prendre du recul par rapport à ces expériences. La sexualité n’est qu’un des aspects du couple, le libertinage permet potentiellement de changer radicalement l’aspect sexuel mais aucunement les autres raisons qui sont bien plus nombreuses de rester ensemble même si l’on découvre une autre personne qui nous fait jouir différemment.
Un couple qui n’arrive pas à surmonter une telle découverte n’était de toute façon pas fait pour vivre ensemble car beaucoup trop centré sur le plaisir charnel alors que le ciment du couple est en grande partie ailleurs.
Un point qui me semble incontournable est que l’homme et la femme qui envisagent de libertiner ensembles doivent se trouver au même niveau de cheminement intellectuel et émotionnel sur le libertinage. J’ai vu des couples mariés, solides et ayant une forte habitude de dialogue et transparence, se déchirer au bout de quelques mois dans le libertinage.
Souvent, la personne la plus avancée dans sa réflexion essaye de faire avancer plus vite le conjoint mais, malheureusement, cela ne fonctionne pas comme cela. Le libertinage est beaucoup plus qu’une activité sexuelle, c’est une philosophie de vie… et seul la réflexion, le temps et l’expérience permettent d’avancer de manière sure sur ce chemin. Dans mes références malheureuses, la personne la moins avancée découvrait la sexualité multiple et soit, tombait dans le syndrome de l’enfant dans le magasin de sucrerie (il veut tout avoir et finit avec beaucoup de caries avant de se rendre compte qu’il faut raison garder…), soit n’arrivait pas à gérer la frustration liée à la jalousie (voire les deux en même temps).
Enfin, il est nécessaire de définir les limites du couple, à savoir qu’une fois en club libertin, il faut que chacun puisse se comporter dans les limites acceptables pour l’autre. Comment réagirait votre compagne si vous acceptez la fellation d’une autre femme alors que vous n’en avez pas parlé et qu’elle souhaitait juste avoir une expérience un peu voyeuriste partagée avec vous. Clash en plein club garanti …
Discutez et poser les limites impératives que vous vous engagez à respecter durant la soirée. Bien évidemment, ces limites peuvent changer à chaque sorties et en fonction de votre maturité dans le libertinage.
Le libertinage seul alors que l’on est en couple
Maintenant on parle du cas où l’un des conjoints n’est pas attiré par le libertinage mais où le second conjoint est à un niveau de maturité pour lequel le libertinage correspond à une de ses inspirations de vie.
C’est, encore plus que dans les précédentes situation, très complexe à gérer correctement et explosif à vrai dire.
Dans ce cas, il faut travailler sur la jalousie et sur la frustration en parlant (voire en se faisant accompagner par un psychologue de couple) pour avancer sans déchirer le couple. Là encore, donner la liberté à son conjoint de libertiner alors que l’on ne libertine pas soi-même demande un très gros travail sur la confiance en soi, en l’autre et sur l’amour que l’on se porte.
D’un autre coté, demander à l’autre de rester frustré en n’allant pas vers son propre épanouissement est très égoïste et met aussi le couple en danger sur du moyen terme. Il n’y a rien de pire que la frustration pour détruire un couple car cela ouvre la porte au mensonge et à la tromperie.
Libertiner c’est le faire en totale transparence. Le libertinage est une philosophie de vie, pas une façon de justifier la tromperie. Soyons bien clair, dans la troisième situation, le conjoint doit être au courant du libertinage de son conjoint.
Par contre, on pourra décider ensemble du niveau de transparence. Est-ce que le conjoint souhaite juste savoir que vous aller sortir en club libertin pour vous amuser un soir, ou est-ce qu’il souhaite savoir que vous êtes sortie en club avec votre ami libertin Fabrice, que vous avez dansé toute la soirée nue avec deux filles et trois gars pour finir la soirée par jouir plusieurs comme une folle en double pénétration avec un autre copain Robert et un inconnu musclé comme un dieu rencontré sur la piste de danse…
La limite est à définir avant que le problème de la question fatidique du lendemain matin ne se pose … “alors c’était comment hier soir, tu as fait quoi finalement ?”
L’important c’est le chemin, pas la destination
En conclusion et contrairement à la tendance du libertinage facile pour pimenter sa vie sexuelle, j’assure de dire que le libertinage de moeurs n’est pas une chose simple car cela nécessite d’être à des niveaux de réflexion sur la vie, le couple et ce qui l’uni qui sont souvent pas évident à atteindre. Je ne pourrais que vous conseiller de bien réfléchir et de ne pas vous lancer sans en avoir fortement parlé de tous les aspects.
L’article peut faire peur et contrairement au discours ambiant où le libertinage est vu pratiquement comme un phénomène de mode, il y a beaucoup de raison de ne pas arriver à passer le pas.
D’une part, les contraintes de la société et des religions font qu’il existe beaucoup d’obscurantisme et de morale autour d’une sexualité libre et il est simplement impossible pour certaines personnes de dépasser ces diktats sociétaux. Cela vient de l’éducation, l’histoire de l’individu et de sa propre construction morale. Certaines choses ne peuvent se changer rapidement (en tout cas sans traumatisme).
D’autre part, le libertinage n’est simplement pas un modèle d’épanouissement applicable à tout le monde. Point, c’est dit !
Je vous laisse donc réfléchir à ces points et en discuter ensemble si vous êtes en couple.
Dans mon prochain article, je traiterais des pratiques sexuelles dans le libertinage et de comment se passe une sortie libertine. Enfin le dernier article traitera des idées reçues. Si vous souhaitez que je traite une question particulière dans les prochains articles, n’hésitez pas à commenter où à poser votre questions dans les forums du site qui traitent spécifiquement du libertinage.
Liste de tous les articles de cette série sur le libertinage
- Le libertinage, pourquoi ? Pour qui ? Partie 1 : De la philosophie du libertinage et les valeurs du libertin
- Le libertinage, pourquoi ? Pour qui ? Partie 2 : De l’impact du libertinage sur le couple et la réflexion associée
- Le libertinage, pourquoi ? Pour qui ? Partie 3 : Les pratiques libertines et mon point de vue
- Le libertinage, pourquoi ? Pour qui ? Partie 4 : Les types de sorties, ce qu’il s’y passe et les règles à respecter en libertinant
- Le libertinage, pourquoi ? Pour qui ? Partie 5 : Idées reçues et questions sur le libertinage
Excellent et merci de cet article qui va, je l’espère, dégriser les pseudo et raffermir les autres 🙂 Comme tu le dis : la jalousie apparaît quand on s’y attend le moins 🙂 Et il ne suffit pas de se dire, dans le feu de l’action ou d’une période faste et coquine du couple “ok let s go baby”
Mais de se rappeler qu’il y a des moments moins glamour, ou on est moins sur de sa féminité / virilité et ou voir l’autre s’extasier dans les bras d’une douce (ou d’un doux) peut sérieusement faire mal au cul cul et pas de manière plaisante
Comme tu le précises encore il y a d un coté le fait de savoir que l’autre ne nous appartient pas et le fait de l’accepter, de le vivre … pour ma part il y a un grand espace entre les deux c’est d’ailleurs en partis ce qui nous a toujours empêcher de passer à l’acte pleinement et sereinement
Dsl je continue mais sinon j’ai pas accès au bouton envoyer 🙂
je te cite “Ne vous mentez pas” … c’est sans doute ça le plus dur 🙂
Tu parles de cheminement intellectuel, je parlerais plus de cheminement émotionnel face à nos peurs, face à l’acceptation de ne pas posséder (quoi que ce soit d’ailleurs). Pour moi c’est vraiment plus visceral qu’intellectuel (même si je cache ma tête dans mon cul, je crois réfléchir à peu près potablement)
Pour ma part la philosophie Libertine, dans le sens ou tu l’entend, nous oblige à la réalité, à dépasser bien sur la notion d’appartenance et de propriété mais bien plus que ça nous oblige à regarder en face notre peur de perdre, d’être seul, de ne pas être capable digne et bien sur toute les croyances sociales du type jeunesse = bien, performance = bien, riche = bien, belle = bien et le reste vieux, moche, seins flasques & co = maaaaal
La ou j’ai plus de mal c’est quand tu parles de maturité pour celui qui a accès au plaisir Libertin.
Je sais que Renaud n’a pas de soucis majeur avec la jalousie (à part 2 x par an quand il doute un peu) ou la possessivité – je l’ai bien testé à ce niveau là – il n’en a pas pour autant l’envie de libertiner d’une – on en a beaucoup parlé “parce qu’il a autre chose à foutre” et puis aussi parce que je ne suis pas capable de gérer ça “proprement” et qu’il n’a pas envie de me faire vivre ça. Il pouvait réagir soit en libertinant en solo et de par son métier je n’aurais rien su (et puis il est très vil et malin le bougre) soit en recyclant le désir qu’il avait (si désir il y a) d’aller voir d’autres fleurs.
Je crois que Libertin est un passage dans la vie (je le fut), une départementale ou certains aiment musardaient mais n’est pas une fin en soi et révèle encore moins d’une quelconque maturité (connotant une forme d’élitisme et de qualité morale supérieure).
D’ailleurs tu le dis en fin d’article “le libertinage n’est simplement pas un modèle d’épanouissement applicable à tout le monde.” comme tout dans la Vie il n’y a pas Une Vérité, Un dieu Une règle valant pour tous à part peut être naître vivre et mourir et que nous sommes bien toutes les filles et fils de notre mère. Merci encore pour cet article juste et posé
Merci Charlie pour les commentaires, ils sont très justes. Quand je parle de cheminement intellectuel, en effet, on pourrait rajouter aussi cheminement émotionnel. Tu as tout à fait raison et je vais même modifier l’article en ce sens.
En ce qui concerne la maturité, je n’essaye de pas d’exprimer un quelconque élitisme, je parle plutôt de maturité dans le cheminement intellectuel (et émotionnel donc) c’est à dire d’arriver à un certain niveau de reflexion. En effet, il arrive, de temps en temps, qu’un des deux membres d’un couple soit plus avancé dans sa reflexion sur le libertinage, ce qui pose le greve problème de décalage entre les deux personnes.
Ensuite, ton exemple est typique et très éclairant, vous pouvez libertinez, vous l’avez fait d’ailleurs par le passé, mais vous n’êtes pas dans cette démarche actuellement pour toutes les raisons que tu expliques et qui font sens.
Comme tu dis le libertinage est souvent temporaire et correspond à une inspiration, une fois réalisé, peu de couples restent très longtemps dans la démarche pour plusieurs raisons. On a vite fait le tour si l’on a que l’activité sexuelle, une fois que l’on a sodomisé, double pénétré, éjaculé, triolisé, gang bangué, BDSMisé, attaché, etc… et bien on a un peu tout vu et l’intérêt de la découverte disparait. Les couples qui continuent trouvent souvent plus que l’activité sexuelle et souvent des cercles d’ami(e)s pour discussions et amusement en plus du libertinage de moeurs (on en revient un peu au libertinage d’esprit).
Un chouette article d’Anouchka en complément des deux premiers articles : http://journaldanouchka.blogspot.fr/2016/03/voyage-en-terres-libertines.html. Merci Anouchka 🙂
je te rends grâce pour cette réponse
je te comprends et au grand tout ne te prends pour un pédant
ce sont les mots sur lesquels j’ergote, non pas sur leur auteur
j’abonde dans ton sens, la bagatelle peut être lassante sans la sève de l’âme
Comme vous très cher, la voyelle ter j’efface et nous permet par cette astuce, au dela des sept jours de nous entendre
votre dévouée dévergondée
“La bagatelle peut être lassante sans la sève de l’âme” … quel plaisir d’avoir des connaissances tout aussi belles, ouvertes d’esprit qu’intelligentes, cette phrase est magnifique et si vraie ma chère Charlie. Je me permets de la noter et je la réutiliserais. Merci pour ta participation ! 🙂
« Libertiner c’est le faire en totale transparence. Le libertinage est une philosophie de vie, pas une façon de justifier la tromperie. »
Ahhhhh le fameux dogme de la transparence 😉
Marrant de voir comment la morale se glisse ici aussi.
Le libertinage est donc une philosophie de vie mais interdite (ou qui exclu de facto) aux/les personnes en couple et dont l’autre ne partage pas cette philosophie.
Euh … ce n’est pas de la morale, c’est plutôt une question de définition, soyons précis sur les mots.
Une personne en couple qui “libertine” sans que l’autre ne le sache pas n’est pas un libertin, c’est une personne qui trompe son/sa compagne. Ensuite c’est pas une question de jugement ou de valeur, la moitié des hommes et femme en France sont adultère donc c’est pas le problème. Et rien n’empêche d’être hédoniste et adultère. Mais le libertinage ce n’est pas prendre la liberté de tromper l’autre, c’est être dans une liberté librement consentie et partagée dans le couple.
Si l’autre personne le sait mais ne partage pas l’envie de libertiner, c’est la troisième catégorie de l’article.
Je poursuis ma réflexion 🙂
Je trouve justement ta réflexion emplie de morale, mais visiblement d’une façon peu consciente 🙂
D’un coté tu écris :
“Le libertinage est en tout premier lieu un ensemble de valeurs très personnelles avant d’être une valeur de couple ou de vie. Le libertin est d’abord un libre penseur, une personne qui remet en question l’ordre moral, les diktats de la société, la religion, respecte les règles qui ont un sens pour lui. Le libertin est un libre penseur dans la mesure où il s’affranchi de l’éthique commune pour construire sa propre éthique et philosophie de vie.” Mais ensuite tu dis “Une personne en couple qui « libertine » sans que l’autre ne le sache pas n’est pas un libertin, c’est une personne qui trompe son/sa compagne.” Je trouve justement que ça c’est de la morale, la morale de notre société.
Poursuivons ta réflexion : si l’on prend une personne célibataire libertine (qui correspond à ta définition du libertinage), elle rencontre quelqu’un et forme un couple et…… arrive ce qui arriva…… elle succombe aux charmes d’une autre personne (sans l’accord de sa moitié!!). Qu’est ce que cela signifie, il n’est plus libertin? et s’il redevient célibataire, il redevient libertin? ou c’est perdu à vie parce qu’il a trompé?
🙂
On est d’accord sur notre désaccord alors 😉
Plus sérieusement, si une personne est libertine, qu’elle forme un couple et qu’elle succombe aux charmes d’une autre personne, elle parle de la situation avec son/sa partenaire avant de passer à l’acte pour avoir son consentement (à moins qu’il y ait eu consentement avant lors de discussion sur le principe de libertinage). Je maintient mon propos, le libertinage n’est pas de la tromperie c’est la liberté et transparence dans le couple.
Mon propos n’est pas de la morale, c’est juste une définition factuelle du libertinage, elle s’applique ou s’applique pas. Je ne dis pas que tromper c’est mal ou bien (là ça serait de la morale), je dis simplement que dire que l’on libertine alors que l’on trompe son conjoint ou conjointe, ce n’est pas du libertinage, juste du mensonge à soit même et à l’autre. D’ailleurs, il serait intéressant de comprendre pourquoi, mais cela va beaucoup plus loin que la portée de cet article. Je n’irais pas sur ce beau sujet de psychothérapie.
Ensuite par rapport à votre dernière remarque, on peut être libertin un temps, puis arrêter, recommencer suivant sa situation tout au long de sa vie. Ne simplifions pas les choses, le libertinage est un ensemble de valeurs auquel on adhère durant une certaine période de sa vie (plus ou moins longue) par une distinction ou un diplôme que l’on garde à vie. On est libertin quand on se retrouve en phase avec les valeurs du libertinage. J’ai des amis qui ont été libertins, puis se sont arrêtés, d’autres qui vont et viennent dans le milieu, d’autres qui le sont depuis toujours, d’autres qui deviennent poly-amoureux etc… Rien n’est figé.
Je suis plus en phase avec les propos de K. qu’avec les tiens, Adam.
Pour avoir vécu la transformation de mon «statut» d’homme qui vivait sa sexualité libre à l’insu de son conjoint à la même situation avec accord de mon conjoint, en quoi ai-je changé mes valeurs ou ma conduite ? En rien, hormis le fait que j’ai pu avoir avec ma femme une discussion que je n’aurais pas pu avoir précédemment.
Ça n’a pas changé ce que je suis. Ça n’a pas changé ce que je vis hors de mon couple (mais ça a changé ce que je vis dans mon couple non libertin).
Donc, soit je ne suis toujours pas libertin (je n’en ferai pas un fromage), soit il y a quelque chose qui coince dans ton raisonnement.
Et à mon avis, ce qui coince, c’est que tu définis le libertin pour ce qu’il est (ça me va), ce qu’il fait (dans son rapport à l’autre) (ça me va aussi) mais tu fais de son conjoint un être avec qui des règles supplémentaires s’ajoutent qui viennent je ne sais d’où (et là, je pense que K. donne la réponse).
Je ne dis pas que cela change quelque chose à toi (évidemment que cela n’a rien changé avant et après) mais oui cela change quelque chose au couple. Le libertinage engage l’ensemble des personnes qui sont dans une relation.
Dans ton cas, cela n’a rien changé par rapport à toi mais avant d’être libertin tu étais adultère et hédoniste (et là encore sans aucun jugement de valeur). Mais tu le dis toi même : “ça a changé ce que je vis dans mon couple non libertin”, maintenant c’est en toute transparence l’un envers l’autre et c’est ce point qui est important.
Je ne vois vraiment pas où se trouve le problème dans mon raisonnement, les adultères peuvent aller en soirée libertine (avec un amante), avoir des pratiques sexuelles débridées, partager même l’ensemble de la philosophie libertine, etc… Il reste qu’il le font dans le dos de leur conjoint et non en toute transparence, ce qui pour moi est un des principes de base de libertinage.
Au fond, notre désaccord ne porte pas sur la question de la transparence mais sur l’accord ou non du conjoint suite à cette transparence.
“Une personne en couple qui « libertine » sans que l’autre ne le sache pas n’est pas un libertin, c’est une personne qui trompe son/sa compagne. Ensuite c’est pas une question de jugement ou de valeur”. Bien sur que si c’est un jugement.
Si c’était juste une question de transparence, la réponse du conjoint n’a pas d’incidence sur le fait d’être “libertin” ou non.
Or le propos tenu va plus loin, il faut être transparent et avoir l’accord du conjoint. C’est ici que pour moi se glisse la morale. Ce n’est pas bien de faire quelque chose “dans le dos” de son conjoint et comme ce n’est pas bien, on est pas libertin.
On peut donc être “un libre penseur, une personne qui remet en question l’ordre moral, les diktats de la société, la religion, respecte les règles qui ont un sens pour lui. Le libertin est un libre penseur dans la mesure où il s’affranchi de l’éthique commune pour construire sa propre éthique et philosophie de vie”… si notre conjoint ne partage pas cette philosophie, selon les propos tenus dans ces articles et commentaires, on est pas libertin.
Une fois de plus, je fais miens les propos et le raisonnement de K.