Lorsque vous êtes soumis(e), choisir un Maître ou une Domina approprié(e) est essentiel pour une expérience positive et sûre. Cependant, la recherche d’un(e) partenaire n’est carrément pas évidente, surtout si l’on débute ou si on déménage dans une région que l’on ne connait pas. Il est donc est primordial de prendre des précautions pour éviter les situations dangereuses ou risquées.
Le BDSM est un domaine où le pire côtoie le meilleur. J’ai vu de nombreuses relations BDSM de grandes qualités avec beaucoup d’amour tout autour de moi. Mais, je suis honnête, j’ai vu aussi un grand nombre de problèmes sur les 15 dernières années avec des personnes qui se réclament de ce milieu. Des manipulateurs/trices qui, sous le terme de Maître ou Maitresse, sont à l’origine de situations très malsaines.
Dans cette série, afin que vous puissiez vous épanouir en pleine conscience en sachant détecter les signaux faibles de risques, les points suivants seront abordés :
- Comment choisir son maitre, quelques conseils
- Les risques par types d’engagements BDSM
- Les signaux des risques de manipulation et d’emprise psychologique
- L’explication des méthodes de prise de contrôle des Dom et pourquoi elles fonctionnent
- Une réflexion sur l’imact des activités BDSM sur le consentement sur le long terme et le libre arbitre
- Les problèmes et comportements malsains que vous pouvez rencontrer
Nota: Pour des raisons de facilité dans les articles, j’utiliserais le terme Dom à la place de Maître ou Domina tout au long de l’article. Le terme Dom est genré masculin, mais je l’utilise de façon non genrée ici, de même pour Soum qui signifiera soumis ou soumise. Pour les spécialistes du BDSM, oui, un Dom et un Maître sont deux choses différentes, un Maître est un Dom, mais pas forcément le contraire, mais je ne puis rentrer dans ce niveau de détail ici, excusez le.
Voici donc quelques règles importantes que j’ai listées pour vous afin de vous aider à choisir votre futur(e) Dom en toute sécurité.
Votre démarche
Connaissance de soi
Avant de chercher un partenaire pour des activités de type BDSM, prenez le temps de comprendre vos limites. Par exemple, si vous êtes novices dans le BDSM, listez les pratiques que vous aimez, celles que vous aimeriez essayer et celle que vous ne souhaitez pas faire. Assurez-vous d’en discuter clairement avec votre Dom potentiel.
Pour cela, rien ne vaut une discussion autours d’un café ou dans un Munch (apéros classique avec des pratiquants BDSM).
Pour bien cadrer la discussion, vous pouvez préparer par exemple une Kink List et un profil Kink Feelings.
Transmettez au Dom ces documents préalablement à la discussion (idéalement, il/elle devrait faire la même chose) et demandez-lui/elle de faire de même. J’ai mis à disposition gratuite de tous et toutes ces deux outils en français, utilisez-les, ils sont là pour vous.
Ne vous sentez jamais obligé(e) de faire quelque chose qui ne vous intéresse pas.
Connaissance de vos désirs
Le BDSM est un terme générique qui qualifie un univers de possibles. Avant d’engager une recherche ou de s’engager avec un nouveau Dom, il est absolument nécessaire de comprendre ce que vous cherchez et l’adéquation entre ce que vous cherchez et les pratiques du Dom.
Il exite déjà une séparation claire et fondamentale entre une pratique 24/7 du BDSM et une pratique de play partner BDSM.
L’objectif d’une pratique 24/7 est la soumission dans la durée, cela implique dans la plupart des cas un transfert de responsabilités vers un/une maitresse ainsi qu’une emprise psychologique et affective très importante par l’essence même du lien que le maitre(sse) va vouloir créer.
C’est un chemin permettant de créer des liens très forts, mais aussi un chemin potentiellement dangereux. En effet, nombre sont les Dom (soyons honnête, il y a plus de problèmes avec les maitres) qui peuvent abuser de cette emprise psychologique et j’ai vu dans ma vie le meilleur mais aussi le pire avec des abus de faiblesse criant (dont certains ont fini au tribunal).
Le problème, c’est que si le maitre ou la maitresse est expérimenté, vous risquez de ne vous rendre compte que beaucoup trop tard du problème car la prise de contrôle est indidieuse. Bref, en règle générale, si vous n’être pas très expérimentée, le 24/7 c’est red flag car cela n’a rien à voir avec du jeux, c’est le contrôle psychologique et émotionnel qui est le moteur du Dom.
La pratique Play Partner du BDSM, c’est simplement d’avoir une activité BDSM avec un Dom mais dans une période de temps définie et limitée (une journée, un weekend, deux heures…). Toutes les activités BDSM s’y prêtent, Shibari, bondage, soumission, impact play … Ici c’est une approche beaucoup plus ludique du BDSM et mille fois plus sûre pour débuter.
La prévention des risques
Communication ouverte et exigences équilibrées
Une communication honnête et ouverte est la clé pour établir une relation BDSM saine. Par exemple, si vous avez des inquiétudes ou des questions concernant les limites, les pratiques ou la sécurité, n’hésitez pas à les aborder avec votre Dom potentiel(le).
Si le Dom ne prend pas vos préoccupations au sérieux ou évite la communication, c’est très mauvais signe, red flag. Ne poursuivez pas avec lui/elle.
Méfiez-vous des demandes qui supposent une très grande confiance, ou des exigences asymétriques. Ceux/celles qui veut vous voir en vidéo mais ne se montre pas se protègent et vous interdit d’en faire autant. Quand c’est pas symétrique la encore red flag.
De même, celui ou celle qui exige des photos mais n’envoie pas les siennes est très suspect : la confiance ne s’exige pas, elle se gagne. Méfiez-vous aussi de celui/celle qui exige des photos de vous nu(e), ou dans des situations compromettantes : on vous met dans une situation à faire des choses en soi dangereuses. C’est un très mauvais début, pour moi c’est un red flag total.
Faites vos recherches
Avant de vous engager avec un Dom, effectuez des recherches approfondies sur cette personne (cela s’appelle le vetting).
Par exemple, recherchez des informations en ligne, consultez des groupes de discussion BDSM (sur Fetlife par exemple) pour obtenir des avis et des expériences d’autres personnes ayant eu des interactions avec ce/cette Dom spécifique. Soyez attentif(ve) aux avertissements ou aux témoignages négatifs qui pourraient signaler des comportements inappropriés.
Vous pouvez aussi lui demander de parler à au moins deux personnes qui ont eux des interactions avec lui/elle dans un passé récent. Demandez bien à quel point ces personnes connaissent la personne, souvent il/elle ne l’on cotoyée qu’en soirée, impossible alors d’avoir un avis réel sur la personne dans ce cas. L’idéal c’est des anciennes relations et du coup vous pouvez demander comment cela se passait et pourquoi la relation a été arrêtée.
Rencontrez-vous dans un lieu public
Lorsque vous rencontrez un potentiel Dom pour la première fois, choisissez un lieu public pour votre sécurité. Par exemple, allez dans un café ou un parc pour discuter en toute tranquillité et faire connaissance avant de vous engager dans une relation plus intime.
Évitez de rencontrer un nouvel individu directement chez vous ou dans un endroit isolé. Malheureusement, le milieu BDSM, tout comme notre société, fourmille de personnes plus ou moins mal intentionnées. Indiquez aussi à un(e) ami(e) de confiance avec qui, quand et où vous avez rendez-vous.
Faites attention à votre boisson, les problèmes liés à l’utilisation de GHB à l’insu de la personne restent rares, mais cela peut arriver.
Instincts et intuition
Écoutez toujours votre instinct. Si vous vous sentez mal à l’aise ou méfiant(e) envers un(e) Dom potentiel(le), ne vous engagez pas dans une relation avec il/elle. L’intuition est souvent votre meilleure amie.
Mieux vaut être seul(e) que mal accompagnée, si lors de vos disucssion les personnes mettent trop de conditions, veulent vous faire faire des choses que vous ne souhaitez pas vraiment faire, trop d’engagements, trop de rituels, etc … abandonnez l’idée et trouvez d’autres personnes qui saurons vous accompanger correctement en fonction de vos besoins.
N’acceptez jamais ce que vous n’accepteriez pas du comportement d’une personne dans la vie normale, de manière générale.
Etre soumis c’est pas accepter sans réfléchir ce que dis le/la Dom, c’est souvent la soumis(e) qui a le plus de pouvoir malgré les apparences. Ne l’oubliez jamais.
Définissez un contrat
Avant de vous engager dans une relation BDSM, établissez un contrat détaillant les limites, les attentes et les règles de sécurité. Par exemple, le contrat peut inclure des accords clairs sur les pratiques qui sont acceptables et celles qui sont interdites. Si un(e) Dom refuse de respecter un contrat ou de le rédiger avec vous, cela peut être un vrai signal qu’il ne faut pas poursuivre avec lui/elle.
Le contrat, dans le milieu BDSM, peut servir à vous protéger, mais aussi à le/la protéger. Si vous ne pouvez pas faire confiance à quelqu’un pour accepter et respecter des règles simples rédigées sur un bout de papier, comment pouvez-vous lui faire confiance pour prendre soin de vous ou vous servir ? Le contrat est une formalisation qui montre la confiance que les deux partenaires ont l’un pour l’autre.
Safe-word
Assurez-vous que vous et votre Dom utilisez un safe-word pour indiquer l’arrêt immédiat de toute activité. Par exemple, choisissez un mot qui n’est pas facilement confondu avec de la communication courante pour éviter toute confusion lors de situations intensives.
Personnellement, j’aime bien utiliser Rouge et Jaune.
Lorsque l’on prononce “Rouge”, cela signifie que le jeu doit s’arrêter immédiatement. “Jaune” est utilisé pour signaler un certain niveau d’inconfort, mais pas au point de nécessiter un arrêt complet du jeu. Cela indique au Dom que le/la soumis(e) se rapproche de ses limites.
Respect du consentement
Le consentement est fondamental dans toute relation BDSM.
Un(e) Dom de qualité respectera toujours vos limites et ne vous poussera jamais à faire quelque chose avec quoi vous n’êtes pas à l’aise. Si vous dites “non” à une pratique ou une activité, cela doit être respecté sans discussion (sauf dans un cadre CNC mais ce n’est pas pour les débutant(e)s, je n’en parlerai donc pas ici).
Rappelez, vous aussi, que le consentement est révocable. Même si vous avez donné votre consentement pour une activité, si vous souhaitez retirer votre consentement durant le jeu, dites simplement votre Safe Word et expliquez à votre Dom que vous n’aviez plus envie.
Progrès graduel
Une relation BDSM saine se construit progressivement.
Méfiez-vous des Dom qui cherchent à vous précipiter dans des activités trop intenses sans prendre le temps d’établir une base de confiance solide. Évitez les activités trop engagées comme le bondage fort ou les cordes dès le début de votre relation. Laissez-vous le temps de bâtir la confiance avec votre Dom.
Si un Dom insiste pour aller au-delà de vos limites ou de votre rythme de confort, prenez du recul et évaluez si vous avez envie de continuer avec lui/elle.
Conclusion
En conclusion, choisir un Dom dans le cadre du BDSM demande de la patience, de la prudence et une communication ouverte.
Votre sécurité et votre bien-être sont primordiaux, alors ne prenez pas de risques inutiles et n’ayez pas peur de dire non si quelque chose ne vous semble pas approprié.
Une relation BDSM épanouissante et saine est basée sur le respect mutuel, la confiance et le consentement éclairé.
Soyez attentif(ve) aux signaux d’avertissement potentiels et souvenez-vous toujours que même en revendiquant votre status de soumis(e), vous avez évidemment le droit de rechercher une expérience BDSM positive et respectueuse.
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