Ce jour-là, j’avais vraiment faim de plaisir, soif de corps, envie de Fisting… Et cet homme à qui je parlais depuis quelques semaines sur Fetlife (un réseau social BDSM) me dit qu’il “aimerait vraiment me rencontrer autour d’un café.” Je saisis cette synchronicité de désir et lui propose un verre.
Il a un profil de soumis, je me sens moins en risque qu’avec une personne dominante.
Pour se soumettre, il faut faire confiance, se laisser aller, se laisser faire. Confier son corps et quelque chose de sa psyché à quelqu’un mérite de prendre des précautions. Les hommes et femmes dominant.e.s que j’ai rencontré.e.s avaient d’abord subi de longues conversations où j’ai éprouvé leur capacité à écouter mes limites, à les respecter tout en conservant la fluidité de jeu verbal, c’est un bon indicateur.
La rencontre
Avec cet homme, c’est lui qui serait amené à se confier et donc à lui de prendre des précautions. J’envisage de me rendre chez lui dès après ce verre si on se plaît. Il est ok. Ce verre sera l’occasion de vérifier si nous sommes en phase avec notre vision du consentement (réversibilité, safe words) ainsi que de faire le point sur les risques IST (tests, limites des pratiques).
Par exemple, sans tests récents, je ne pratique ni le coït, ni le sexe oral… Il y a quelques années, j’aurai pu me dire : que reste-t-il ? Maintenant, je réponds : mes pratiques favorites ! Pour peu qu’on ait le tact et l’huile de coude, et peut-être quelques jouets, il y a de quoi faire et j’ose dire, largement…
J’avais commencé à parler avec lui en bavant devant sa collection de jouet. Il pratique la dilatation anale. Je suis un peu impressionnée et craintive : prend-il soin de ses limites, ne s’abîme-t-il pas le corps ?
Mais je suis avant tout curieuse…
Nous nous retrouvons au bar. Je suis en avance. Ce qui est extrêmement rare ! Je le reconnais à son regard dévorant, j’avais mis mon manteau rouge, pour qu’il me trouve et son regard s’était illuminé à mon entrée. Il est adorable, très mignon. Le genre de bouille à qui “on donnerait le bon dieu sans confession”. Lui, moi et mon sourire de gamine, nous devons avoir l’air de deux amoureux timides osant à peine nous toucher les mains… Si les gens savaient où nous allions les mettre nos mains…
Il me plaît, je lui plais. J’ai envie d’aller chez lui, il m’invite. Je le suis en voiture et visite sa maison, coquette et bien entretenue. Tout est en ordre. Je souris dans mon col du contraste entre le propre de la maison et le degré de sale dans son esprit!
Je lui demande s’il souhaite que je prenne une douche (j’avoue que j’aime bien qu’on me réponde qu’on me préfère sale… Mais bon lui accepte la douche …) J’adore faire pipi sous la douche. Je le lui dis… Il me répond avec un petit sourire qu’il aimerait bien me rejoindre. “Vraiment ? Pour me voir faire pipi ? Tu ne veux pas que je te fasse pipi dessus pendant qu’on y est ?” Il me répond oui ! Il se déshabille, son sexe m’indique que la perspective le réjouit.
Il s’incline, accroupi à mes pieds. J’enjambe son épaule pour lui uriner sur la nuque. J’attends… Mais rien ne sort… Je m’agace de ne pas arriver à lâcher… Jusqu’à ce que j’évoque ma grande chérie avec qui nous jouons à la course au pipi, la première qui urine gagne ! Je lui propose le défi… Et je le gagne ! Je suis joueuse ! C’est un puissant moteur chez moi.
L’humeur est en effet au jeu. Nous avons des jouets, le rire facile et je découvre chacun de ses objets comme une petite fille qui ouvrirait des parquets de Noël. Il remplit une gourde de lubrifiant en poudre avec de l’eau chaude. Je trouve ça astucieux ! Il a une balançoire ! Il a une collection de godemichet rocambolesque ! La plupart sont larges et plutôt fermes, mais certains sont au contraire fins et souples. Je comprends que son plaisir provient soit de la dilatation en largeur, soit de la profondeur de la pénétration.
J’ai très envie d’essayer un des derniers : ventousable au sol, noir, assez large. J’en choisi un pour lui et lui propose de nous accroupir tous les deux au-dessus d’eux, face à face l’un de l’autre. Il aime l’idée et accepte. Après avoir enduit les objets, nous nous glissons autours d’eux.
J’aime, je me sens remplie. Je sens les parois de mon vagin agréablement étirées. Mon point G écrasé par le plastique. Mes va-et-vient massent mes muqueuses, déplacent les pressions, c’est délicieux. Je prends plaisir et gémis. Je m’accroche à ses bras, il a la peau douce. Il a circlué ses objets, d’un diamètre pourtant honorable, aussi facilement que moi et son mouvement épouse la même cadence que la mienne. Danse sexuelle gémellaire, connivence rythmique décadente.
Je me laisse envahir par les vagues de chaleur, laisse mon corps et mes sensations prendre les commandes. Je ne sais comment je tombe à quatre pattes et je m’agrippe à ses fesses à côté de moi. Je sens le godemichet s’enfuir de mon corps et je sens l’homme le ressaisir et le réinsérer pour mon plus grand plaisir, il passe lui-même à quatre pattes et dans une symétrie adorable et jouissive.
Il manipule l’objet pénétrant dans mon sexe comme je fais avec le sien dans son corps. Dans mon plaisir orgastique, j’ai quand même la conscience que la posture est vraiment atypique, j’en souris de plaisir. Après une jolie série d’orgasmes et une fatigue certaine du bras, nous nous arrêtons. Le temps de respirer, d’échanger des regards satisfaits de complicité.
À mon tour de lui montrer mes objets. Je les lui présente : mes préférés : un vibro et une wand pour la partie externe de mon clitoris, un gode en verre qui épouse parfaitement mes zones érogènes vaginales. Je lui dis que mon mode d’emploi est très simple.
Il me propose le Fisting
Mais j’ai encore envie de jouer avec son cul. Il ne se fait pas prier et me propose de le fister! Je dis oui au fisting ! Il me propose des gants que j’enfile avec plaisir, car je trouve que leur brillance noire est très sexy et iront bien avec la petite robe noire très ajourée que j’ai envie de porter pour le plaisir de me trouver belle et originale. Je mets 10 bonnes minutes à enfiler les gants, l’enfiler lui sera plus simple… Rhoooo…
Il se place à quatre pattes sur son lit, j’ai la gourde de lubrifiant à mes côtés. Avant même que je le touche, je perçois ses muqueuses anales rosir, il s’ouvre sous l’excitation. Je caresse son anus avant de glisser un doigt puis deux avec une facilité déconcertante. Un troisième, un quatrième tout aussi assuré… Une très légère résistance apparaît alors. Je masse, je tourne mon poignet, de mon autre main, je caresse son dos, lui demande si tout va bien. Oui.
Rapidement son corps se détend, je pense que je vais pouvoir insérer mon poing, d’abord en présentant mes doigts en pointe puis une fois le pouce en dedans, la main se regroupent en poing dans la chaleur de son rectum. Finalement, tout glisse particulièrement bien.
Je suis surprise, mes partenaires précédents hurlaient de plaisir à ce stade. Je le sens dans le plaisir, mais pas dans des extrêmes sensoriels tel que je m’attends à susciter par une caresse aussi audacieuse. Il me dit : “je crois que tu peux y mettre l’autre main aussi…” Incroyable ! Je n’en reviens pas. Cela me semble improbable, inquiétant aussi. Mais il semble bien savoir ce qu’il fait, ce qu’il peut accueillir. Et je suis si curieuse. J’ai envie de voir ce geste possible, j’ai envie de voir sa jouissance. Alors telle Alice, je plonge dans le terrier de ses entrailles pour découvrir ce monde de plaisir…
Je le vois alors saisir la boîte à côté de lui, il me demande si ça le dérange s’il prend un peu de poppers. Non, je ne connais pas. Il renifle un produit.
Moi, intuitivement, je place ma main libre le long de mon poignet dont la main est au chaud et la fait remonter. En effet, son corps m’accueille, je n’ai pas besoin de forcer, il suffit de prendre le temps. Au bout de quelques instants, ma main se glisse, absorbée. Et là enfin le séisme se produit, je sens son corps se rigidifier dans le plaisir, il se cambre. Il gémit et son sexe éjacule sans même qu’on l’y ait touché. Il tourne son visage vers moi, son regard est un peu flou, son sourire occupe tout son visage.
Je lui demande s’il est prêt à ce que je me retire, oui. Je sors une main après l’autre, doucement. On se libère l’un de l’autre et il s’allonge sur le dos, satisfait et détendu… Je retire les gants et m’allonge à côté de lui, pour un peu le contenir et absorber aussi de son énergie qui court sur sa peau électrisée de plaisir.
Puis il revient tout à fait à lui. Et me demande mon mode d’emploi à moi ! Je suis une femme facile… Je lui montre comment caresser la pointe de mon clitoris avec l’extrémité dure de mon godemichet en verre, l’invite à sentir quand il pourra l’introduire dans mon vagin.
Je lui fais confiance pour trouver le mouvement qui conviendra et ajoute que, quand je serai déjà emportée par le plaisir, il pourra me faire partir en vrille orgasmique en ajoutant les vibrations de ma wand ou du vibro sur ma pointe clitoridienne. Il a compris. Je précise que je suis très excitée, que le plaisir pourra monter vite, et que si j’entre en transe de plaisir, il est possible que je perde la communication quelques minutes. Parfois aussi, je fais un mini coma.
Je préfère le prévenir, je peux être impressionnante. Si j’ai un problème, je sais revenir à la communication. Mais si je pars en voyage de jouissance, il faut continuer, je prends mon pied, je reviendrai en tant voulu. Je le vois curieux…
Tout se déroulera comme je l’ai dit… C’était délicieux. Alors que j’étais allongée sur le dos et lui entre mes cuisses j’ai senti mon corps à plusieurs reprises être irradié de plaisir, être submergée de sensations, de chaleur. J’ai ensuite eu envie d’être à quatre pattes. Devant mon sexe ouvert et avide de plaisir, je l’entends me dire qu’il pense qu’il pourrait me fister. Oui, j’en ai envie.
Facilement sa main se glisse en moi et je crie encore plus fort : “oui, tourne ton poing doucement.” J’aime sentir les articulations du poing glisser lentement à l’intérieur de moi. Chaque degré de rotation m’irradie d’orgasme. J’ai le visage qui s’enfonce dans le matelas, je sens ma sueur perler sur mon front, je sens ma salive s’écouler de ma bouche qui ne peut se refermer sur le cri de plaisir. C’est si fort, et si bon…
Je finis par lui dire stop. Même si je sais que je vais le regretter. Mais je sens mon corps épuisé. Et je perçois dans ma boîte crânienne des feux d’artifices de neurotransmetteurs affolés. Je me suis offerte une jolie fête ! De mon corps et de mes neurones.
Il me laisse quelques minutes revenir à moi, exsangue de plaisir. Sur le chemin du retour de transe extatique.
Quand je le retrouve un peu honteuse des flaques de salive et de mouille que mon plaisir a laissé coulé, il me rassure. Il a adoré le spectacle. “Tu pars complétement…”.
Nous rions. Nous sommes encore tout émoustillés de la connivence légère entre nous. “On s’amuse bien, hein ?” Oui dis-je ! Et tels deux gosses, nous fomentons le jeu suivant ! Avec quels jouets ? Avec la balançoire !
Je suis très heureuse de cette nouvelle rencontre. De ce nouvel ami. Des perspectives de jeu sain, dans une ambiance légère et respectueuse, ludique et exubérante. Nous sommes deux numéros et nous nous sommes bien trouvés !
Nous sommes peut-être un peu excessifs, mais la sécurité me semble présente. Le dialogue possible, je peux l’interroger sur son usage du poppers, sur les exercices de retonification du périnée… Alors après tout… Sommes-nous vraiment excessifs ? Le plaisir peut-il être de trop ? Je ne crois pas, en prenant soin des limites de la sécurité et du consentement, qu’on peut abuser des bonnes choses en matière de plaisir sexuel !
Alors, je reviendrai chez cet ami ! Le sexe entre bons amis, c’est si réjouissant !
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Mille mercis à vous d’avoir lu ce paragraphe.
Merci pour ton récit.
Cela m’a beaucoup plu et me donne envie de découvrir.
Superbe histoire que me laisse rêveur et envieux !