Elle aime avoir mal. Cela me semble étrange, contre nature. Le sexe c’est pour se faire du bien. Peut on se faire mal pour se faire du bien? Elle me dit que oui, et que le BDSM n’est pas du sexe.
Je ne juge pas. Je suis intriguée. Je croyais que cela ne m’attirerait jamais, avoir mal. Mais il y a tant de choses que je ne croyais jamais faire un jour…
Et puis c’est peut-être elle. Sa manière d’en parler. Sa sérénité avec cela: le masochisme. Cela l’a rendu moins obscur, moins inatteignable, un peu plus humain, un peu plus envisageable.
Et puis c’est peut-être avec elle. Je l’aime, j’ai envie de voir ce qu’elle aime.
Elle aime la cravache. Elle me dit qu’elle peut recevoir des centaines de coups, aimer celà et qu’on la termine à coup de canne…
Elle me montre même des images de ses fesses, bleuies. Elle me montre sa collection de cravaches.
Je suis impressionnée, mais au sens où j’ai peur, pour elle. Elle n’a pas toujours été en paix avec son corps, est ce la raison pour laquelle elle le maltraite?
Mais moi je l’aime son corps. Je voudrais qu’elle le sente, qu’elle l’aime davantage et peut-être qu’elle ne lui fasse plus mal.
Mais je me souviens que moi aussi j’aime être un peu malmenée: jetée sur le lit, légèrement étranglée, recevoir quelques gifles… Alors qui suis je pour estimer ce qui serait sain et ce qui ne le serai pas?
Après tout, ne dis je pas toujours qu’en sexualité, en pratiques corporelles pour y inclure le BDSM, les seules règles principales sont la sécurité et le consentement?
La sécurité. Elle prend du temps pour m’expliquer les jeux d’impact, le geste, le poignet fixe, en coup droit, jamais en revers, elle dessine sur son corps les zones que je ne dois pas toucher (la colonne, le visage, les chevilles…), celles qu’elle aime particulièrement.
Elle me dit les safe words qu’elle emploie: les mots qui mettent fin à l’expérience si elle les prononce. L’essentiel est de toujours être à l’écoute. Elle me propose une posture qui me permet à la fois de la cravacher en toute aisance tout en étant proche d’elle pour mieux sentir ses réactions. Elle est à quatre pattes, je suis à son côté, mon pubis collé à sa taille, ma main sur son dos. Nous sommes nues. Je vais frapper sa fesse.
Je n’ai aucune idée de comment faire. Je sais que le jeu est psychologique, jouer sur l’attente, le suspens, la surprise… Mais comment faire, quel talent développer? Elle le dit qu’on peut frapper par série, compter ensemble, jouer avec le rythme.
Après avoir réajusté nos postures, je m’apprête à la frapper pour la première fois. Mon geste est sec, le bruit impressionnant. Une ligne rouge se dessine instantanément sur sa fesse.
Et instantanément je me replie sur son corps, je serre son bassin, pose mes mains sur sa marque, je suis désolée. Je ne peux pas! Je ne sais pas jouer à faire mal. Elle rit, et sourit tendrement. Je lui demande si je lui ai fait mal, elle me répond pas assez pour que cela soit intéressant. Je me souviens ses photos.
Non je suis incapable, ce n’est pas mon truc, je réessaie par petites séries, une vingtaine de petits coups secs, une dizaine par fesse. Puis je cesse, par manque d’enthousiasme.
J’aurai bien voulu lui faire plaisir en lui faisant mal. C’est ce qu’elle aime. Mais pas moi. Cette forme de plaisir de résonne pas en moi, pas suffisamment pour que nous puissions vibrer ensemble.
Tant pis. Il y a tant d’autre chose à explorer. Alors elle me propose de m’encorder…
Les articles de la série :
- Masochisme – Initiée à la cravache
- Masochisme – Cordes et douleur
- Masochisme – Morsures et douleur
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La cravache, ça fait peur au départ, quand on ne l’a pas connue. Mais ensuite, si on est initié progressivement par une personne qui sait la manier correctement et en qui vous avez confiance, on ne sait plus s’en passer. Le lâcher prise pendant une séance de flagellation amène à des orgasmes extraordinaires, bien plus intenses que dans la vie vanille.
Et que dire du plaisir de partager une séance avec une autre soumise et qui plus est en public? C’est juste le bonheur.