J’ai récemment reçu un message de demande d’aide d’une connaissance qui avait été exposée à une potentielle contamination de type IST (Infection Sexuellement Transmissible) suite à un rapport qui ne s’est pas terminé comme il faut.
Ce genre de situation arrive même aux plus prudent(e)s, et même en prenant beaucoup de précautions. Il est arrivé à un ami d’avoir un préservatif qui craque et d’éjaculer dans sa partenaire sans s’en rendre compte avant. Une partenaire a retrouvé le préservatif usagé et rempli de sperme dans son vagin, il s’y était logé une fois que le sexe de monsieur, flasque, ne le retenait plus. Et il y a des dizaines de situations qui peuvent exposer involontairement à une potentielle contamination IST.
Cet article ne traite pas des agressions ou des viols, il y a des paramètres qui peuvent compliquer les choses et une intervention rapide d’un médecin pour prendre les bonnes actions est très importante. De plus, je ne suis pas médecin, ce sont des conseils basés sur mes lectures et mes discussions. Cela ne peut remplacer un avis médical, consultez un médecin !
Quels sont les risques majeurs ?
Il y a deux risques suite à un accident lors d’un rapport sexuel.
- Le premier risque, c’est une exposition non anticipée à du sperme dans le vagin (un préservatif qui casse par exemple). Dans ce cas, il y a un risque de grossesse.
- Le second risque majeur, c’est une exposition à une IST suite à l’accident. Il y a beaucoup d’IST, je vous invite à lire l’article de fond que j’ai écrit sur les IST pour mieux comprendre les catégories, le mode de contamination et les traitements potentiels (ou pas, car certaines sont sans traitement).
Comment réagir ?
Premièrement, ne paniquez pas. Cela ne sert à rien sauf à potentiellement prendre de mauvaises décisions.
Si vous connaissez votre partenaire, demandez lui s’il a fait ses tests IST très récemment et s’il n’a pas de problème connu. S’il n’a pas de problème et que vous avez vraiment confiance en votre partenaire, le risque d’une IST est très faible, c’est alors votre décision d’aller vers un médecin pour demander un traitement préventif. Évidemment, il y a toujours le risque de grossesse.
On peut malheureusement avoir des surprises avec certaines personnes qui sont très peu à cheval sur les règles prophylaxie. Dans ce cas, si le partenaire que vous connaissez n’est pas à jour de ses tests, s’il est positif (ou en fin de traitement) d’une IST, il est nécessaire de prendre la situation au sérieux. Dans le meilleur des cas, vous avez une idée de l’IST, dans le pire, vous ne savez pas à quoi vous avez été potentiellement exposé(e).
Si vous ne connaissez pas votre partenaire, que vous n’avez pas confiance, ou simplement que vous n’avez plus accès à lui ou elle (par exemple, vous vous rendez compte du problème après avoir quitté votre amant(e) d’un soir dans une boite), prenez la situation très au sérieux, vous ne savez pas à quoi vous avez été potentiellement exposé(e).
Le traitement post exposition (TPE) est accessible aux mineur(e)s et ne nécessite aucun accord parental. De plus, le traitement TPE est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale, sur présentation d’une carte vitale ou d’une attestation de la Sécurité sociale.
Que faire dans ce cas et en urgence ?
Risque de grossesse
Pour éteindre le risque de grossesse qui peut arriver en cas d’exposition à du sperme lors d’une pénétration vaginale, il faut prendre une “pilule du lendemain”. Il est important de la prendre si possible dans les 12 heures suivant l’exposition.
Vous pouvez obtenir la contraception d’urgence ou “pilule du lendemain” sans ordonnance et gratuitement :
- en pharmacie
- auprès de l’infirmière scolaire de votre établissement, si vous êtes lycéenne et majeure
- dans les centres de santé sexuelle, de façon anonyme et gratuite pour les majeures sans couverture sociale
- dans un CeGIDD (Centre gratuit d’Information, de dépistage et de diagnostic des virus de l’immunodéficience humaine (VIH), des hépatites et des infections sexuellement transmissibles).
Voici l’article du site Ameli (sécurité sociale) sur la pilule du lendemain.
À noter qu’un pharmacien ne peut pas vous refuser de vous délivrer la pilule du lendemain. Pour aller plus loin et savoir que faire dans ce cas, lisez par exemple cet article de femme actuelle.
Risque IST
Il s’agit du risque le plus complexe, car d’une part il y a plusieurs types d’IST et de risques. Quoi qu’il arrive, ne perdez pas de temps : un traitement post-exposition (TPE) pour le SIDA peut empêcher une contamination, mais c’est une course contre-la-montre.
Rendez-vous au service des urgences d’un hôpital le plus rapidement possible, de préférence dans les 4 premières heures, au plus tard dans les 48 heures.
Les services des urgences des hôpitaux vous accueillent 24h/24h pour évaluer le risque avec vous. En journée, certains services spécialisés dans le VIH et certains centres de dépistage (CEGIDD) peuvent vous prendre en charge. À l’accueil, dites que vous venez pour un traitement post-exposition au VIH. Un médecin vous recevra afin d’évaluer le risque. Il prescrira un TPE en cas de risque.
D’autres dépistages pourront être proposés en fonction de la discussion avec le médecin :
- Hépatite B et/ou hépatite C ;
- autres IST (comme la syphilis, l’herpès, etc.).
Évidemment, il n’y a pas que le SIDA que vous pouvez contracter. Les IST de type bactérienne (chlamydiose, gonorrhée, syphilis) se traitent plus facilement de nos jours. Pour ces infections, une toute nouvelle étude confirme l’intérêt de la prise de doxycycline après un rapport sexuel pour faire baisser le risque d’infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes. Les résultats de l’étude DOXYPEP montrent eux une réduction d’environ deux tiers du risque de contracter une IST bactérienne. Demandez à votre médecin de vous prescrire aussi ceci en cas d’exposition.
Pour les autres IST de type Virus, le médecin vous préconisera ce qu’il faut faire.
PS : Vous pouvez contacter Sida Info Service au 0 800 840 800 pour avoir des conseils d’urgence.
En conclusion, protégez-vous et soyez attentif/ves pendant vos activités sexuelles pour diminuer les risques de devoir faire en urgence ce genre de démarches, il en va de votre santé et de celle des autres.
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