Je me suis présentée comme Switch sur FetLife. C’est ce qui me semble le plus correspondre à ce que je ressens.
La soumission, c’est pour moi se confier, s’offrir. Qu’on prenne soin de moi, qu’on me fasse jouir. J’aime tant jouir. Et offrir le spectacle de mon plaisir. Je sais que je suis belle quand je jouis. Alors je cherchais quelqu’un pour de la domination.
Ma démarche
C’est celui que j’appelle mon professeur qui m’a transmis cela. Je n’ai jamais été sa soumise au sens (salement) propre du terme, au sens protocolaire. Mais pour lui plaire, j’ai écouté ses ordres, ses consignes. Pour lui plaire, je lui ai obéi sagement (enfin pas toujours…) Et j’ai aimé ça !
Avec certains de mes partenaires, je sens que j’ai comme le dessus sur eux. Je sens qu’ils ne demandent que ça de se confier à mes mains expertes et je prends plaisir à jouer de ce pouvoir, pour les frustrer, les attiser…
Alors comme j’aime les deux, comme je peux tenir ces deux postures et que même parfois la bascule s’opère avec le même partenaire, je me dis Switch.
Toutefois, c’est dans la soumission que je prends le plus de plaisir. Aussi, sur ce réseau social BDSM, ce sont vers les profils de dominant que je me tourne plus facilement. Dans les premiers messages, j’avise du répondant. Sur le profil, je juge de l’effort de proposer une description détaillée, j’apprécie aussi l’expérience et le style.
Le choix d’un Dom pour de la domination
Un homme a retenu mon attention. Il a de l’expérience. Il sait en parler. Il prend soin de mes hésitations, réponds à mon besoin de sécurité. Et notre univers fantasmatique coïncide.
J’ai envie d’explorer l’humiliation psychologique. Pointent des fantasmes de viol et je veux jouer avec. Une part de moi n’est pas fière de cela, ma part rationnelle, politique, féministe. Mais une autre, plus instinctuelle, m’incite à y aller. Peut-être que j’ai besoin d’exorciser, de traverser. D’aller au bout de l’idée pour dépasser des traumas.
Je lui dis. Il accueille. Il sait en parler.
Nous nous rencontrons dans un espace public pour que notre première rencontre soit sécurisée. Elle me permet de le sentir, d’évaluer mon sentiment de sécurité en sa présence.
Je me sens bien. On se raconte nos parcours. Nous précisons des attitudes de sécurité, les tests IST, les safe words (vert, jaune, rouge). Puis, on invente des scénarios pour nous exciter… On pourrait aller à la piscine, qu’il m’épuise à la nage et me branle épuisée dans les vestiaires, qu’il me kidnappe pendant un footing et me fasse une misère dans la voiture… Et autres joyeusetés perverses… Nous convenons d’un premier rendez-vous.
Le premier rendez-vous
Pour la première, il veut faire soft. Il préfère y aller prudemment, quitte à ce que ça ne soit pas la meilleure. Mais il préfère que je m’ennuie un peu plutôt que de tout abîmer.
C’est sage, et puis il a dit qu’il finirait par me mettre la branlée que je lui réclame… Au fond, c’est ça qui m’intéresse. Tout le reste n’est que pour mieux m’exciter pour ce but…
La première séance sera une séance d’éducation, de soumission, du classique. Je n’ai jamais fait classique. Pourquoi pas…
Il m’a demandé avant ce que j’aimerais boire et manger. J’avais répondu du jus de fruit et des graines. Je picore. Je suis un drôle d’oiseau.
J’arrive dans la ruelle convenue. Un Airbnb qu’il a choisi. Il a dit aux propriétaires qu’il recevrait sans doute de la visite. Il vient me chercher dans la rue, m’accompagne. Ferme pudiquement les rideaux. Il me demande comment je me sens. Bien.
Il prend le temps de me confirmer les safe words et les safe gestes, il me redit qu’il sera plutôt gentil pour une première et me montre des enveloppes. Je peux en choisir une à n’importe quel moment. Sans me dire ce qu’elles contiennent.
La séance commence. Il me demande de me déshabiller, il va me proposer des tenues. J’en profite pour lui dire que je ne suis pas lavée, me préfère-t-il propre ou sale ?
Il m’envoie me laver. Je suis un peu déçue. J’aurais aimé qu’il m’aime dégoulinante de mouille. Mais il préfère peut-être la mouille fraîche. Ça s’entend…
Il me donne une robe qu’il a acheté pour moi. Je suis un peu touchée. Je parade un peu, consciente que ma nudité doit le ravir. Il reste stoïque, il ne souhaite pas développer ma flagornerie.
J’ai du mal à enfiler la robe. Il râle. Elle me va bien. Une longue robe brillante qui épouse mes formes et laisse en transparence deviner mon anatomie. Je me pavane. Il a l’air sérieux.
Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. De la nervosité, de la réaction à l’incongru, la sale gosse en moi qui s’agite. Il va corriger cela. Il me demande de me mettre au sol, à ses pieds et il me donne une fessée !
Je ne le vois plus avec cette posture. Et je goûte la sensation de sa main qui s’abat sur ma fesse à trois reprises. J’ai moins envie de rire…
La sensation est étrange. J’ai honte et en même temps, j’aime. J’ai honte et en même temps, en moi, je lutte, ce n’est qu’un jeu de toute manière. Je suis un personnage. Je veux profiter du jeu.
Il me demande de lui servir à boire. Je le fais. Il m’invite à me servir. J’ai soif, je vais boire… Quand il me rabroue : je dois attendre. Petite erreur… Je pouffe à nouveau. Il m’ordonne de retourner au sol, de me placer sous sa chaise. Il me refesse…
Quand même… Des idées se battent en moi. C’est ridicule de me rouler en boule sous cet homme. De me laisser ainsi traiter. Mais la curiosité l’emporte sur tout. C’est intéressant comme jeu. Je veux sentir où il va aller…
Et surtout pour me récompenser de jouer le jeu… Il me branlera comme je lui ai bien expliqué que j’aime !
Il me fait manger en me faisant manger dans sa main. Je me sens animale, mais domestiquée. C’est étrange et pas désagréable. J’aime comme il me caresse la nuque… J’espère que je lui plais.
Je ne prends pas d’enveloppe… Je veux le laisser guider. Alors, il me dira d’en prendre, tantôt avec les dents. Tantôt entre mes fesses… Je serai prête à faire vraiment n’importe quoi pour me faire masturber comme j’aime !
Dans ma tête, c’est la pagaille. L’esprit résiste. Ce n’est pourtant qu’un jeu. De deux farfelus. Et je suis si joueuse…
Il me donne un objet étrange fait de cordes et de jute, je comprends qu’il s’agit d’un jouet pour chien. Il en garde une extrémité et me fait tirer l’autre. Je tire fort. Je joue à changer de direction, à le surprendre, à prendre appui sur lui pour le déstabiliser. Le physique me plaît, être confronté à sa force, à sa stabilité. Il me dira plus tard comme il s’agissait aussi de me défouler de certaines tensions. Je me suis amusée.
Il me demande de lui montrer mes jouets, leur fonctionnement. Il choisit ma wand portable… Et la tient dans sa main. Il me demande de moi-même me positionner dessus. Alors, je me place debout, le sexe sur les vibrations. Huuum… J’aime, je commence à réagir.
Ensuite, il la déplace, change de main. Je me déplace pour la suivre. Satisfaction… puis il la déplace encore. Trop rapidement pour que je la suive sans discontinuité. Je m’appuie sur lui. Il me demande fermement si j’en ai eu l’autorisation… Je le regarde, hésitante, il me la donne. Je peux ainsi me reposer sur lui, les quelques minutes de plaisir qu’il accepte de m’octroyer.
J’ai adoré ce jeu qui l’a excité aussi. Il se déshabille alors et me demande de le masser. D’abord le dos, puis je propose le sexe. Il apprécie mon geste. Moi aussi, j’aime ce type de massage. J’apprécie la forme de son sexe, le gland particulièrement différencié du reste de la hampe. Les singularités des pénis m’émeuvent…
Je lui offre un orgasme. Il semble satisfait.
Je joue avec son sperme et me frotte à lui. Il ne semble pas apprécier. Mon précédent mentor aimait. Il est différent.
Il est un peu difficile à lire. Je ne sais pas quand il aime et quand il n’aime pas trop. Ça me déroute. Me décourage un peu. Il faudra que je lui dise.
J’ai besoin d’encouragements.
Alors, il veut bien me récompenser. Peut-être en m’attachant au fauteuil. Mais je réclame le lit. Il accepte ma requête. Il doit être content de moi. Et j’ai enfin reçu ma branlée. Comme j’aime. J’ai joui plusieurs fois, emballée dans mon plaisir. J’ai déconnecté dans l’ivresse. On a fait les choses bien. Je crois que je reviendrai…
Photos d’illustration : Dainis Graveris on SexualAlpha
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